La présidente de «Business Africa» et de la Confédération générale des entreprises algériennes, Saida Neghza, a appelé les employeurs africains à plus d’efforts pour développer les échanges entre eux afin de se constituer en communauté régionale forte pour faire face aux défis sécuritaires et économiques.
Par Louisa A. R.
La mise en place de la zone de libre-échange continentale africaine est une formidable opportunité pour réaliser cet objectif. Lors de son discours à l’occasion de la réunion de «Business Africa», qui se déroule depuis hier à Mombasa (Kenya), la présidente de Business Africa, qui englobe toutes les organisations patronales africaines, Saida Neghza, s’est étonnée du volume des échanges entre pays africains qu’elle a qualifié d’«insignifiant», très faible et pas à la hauteur des ambitions de la jeunesse du continent. L’intervenante a souligné l’importance de doubler le volume des échanges au profit des pays africains et de leurs peuples. «Nous devons militer chacun en direction des autorités et institutions publiques nationales de nos pays, mais également multiplier les échanges entre nous, notamment en matière d’information économique, de formation, de visites sur terrain et d’échange d’expertise et de savoir-faire», a-t-elle recommandé. Pour cela, Neghza a suggéré de mettre en place une plateforme qui diffusera l’information économique intéressant le continent africain. «Nos organisations membres sont priées d’alimenter cette plateforme et de la consulter facilement». Considérant l’importance de la zone de libre-échange continentale africaine et l’importance de son marché, elle a souligné que cela permettra à notre continent de négocier conjointement avec des puissances économiques mondiales, telles que l’Europe, les États-Unis d’Amérique et la Chine. Soulignant qu’il existe une grande opportunité pour l’union dans l’Organisation libre continentale africaine, la présidente de «Business Africa» a appelé également les pays africains à parler d’une seule voix au sein du G20 et imposer ses options dans les grands dossiers de l’heure, notamment en matière de réalisation des objectifs de développement durable, du réchauffement climatique et de taxe carbone. Outre le développement des échanges économiques, Neghza a appelé à accorder une attention particulière au développement des compétences des jeunes pour favoriser leur employabilité, car, a-t-elle expliqué, la formation universitaire classique a montré ses limites. «Former pour former sans réel retour sur investissement coûteux, ne fait qu’augmenter les rangs des jeunes cultivés en chômage». Selon la patronne de la CGEA, les entreprises, particulièrement celles disposant des ressources financières suffisantes, ont intérêt à créer des passerelles avec des universités et les grandes écoles supérieures pour adapter les programmes, soutenir les thèses de recherches et accueillir dans les conditions idoines les étudiants qui feront preuve, à coup sûr, d’intelligence pour trouver des solutions innovantes qui boostent leurs performances et leur développement. Saida Neghza a mis en avant l’expérience algérienne en matière d’employabilité des jeunes grâce à un programme mené par la CGEA, à travers ses entreprises affiliées, les universités et le bureau international du travail. En conclusion, la patronne de la CGEA a abordé également la question de l’informel. S’il permet à des millions de familles de vivre, l’informel fausse la concurrence et présente un déficit en ressources financières qui échappe à l’Etat, a-t-elle déclaré. L’idéal pour elle, est de le combattre par la mise en place d’une stratégie globale qui inclura une large compagne d’information, des formations pour les opérateurs du secteur informel et une simplification des procédures d’enregistrement pour l’officialisation des entreprises de l’informel. Mais aussi, par la mise à niveau d’une fiscalité adaptée.
L. A. R.
