La consommation de drogues, sous toutes ses formes, est un fléau qui progresse
à un rythme hallucinant en Algérie. La sonnette d’alarme a plusieurs fois été tirée
par différents organismes, aussi bien sécuritaires que socio-éducatifs.
Par Meriem Benchaouia
Le phénomène qui touche toutes les couches sociales, sans distinction aucune, ne fait pas machine arrière, il gagne plutôt du terrain. Chaque jour, les services de sécurité font état de saisies de quantités de drogues tous types confondus, cela va du kif traité à l’héroïne en passant par les psychotropes de tous genres. Selon un bilan de l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLCDT), plus de 58 tonnes de résine de cannabis ont été saisies en Algérie durant l’année 2022, dont 58,87 % dans les wilayas de l’ouest du pays. «Au total, 58 258,031 kg de résine de cannabis ont été saisis durant l’année 2022 en Algérie, dont 58,87 % dans la région Ouest du pays», a précisé l’Office dans son rapport, se référant au bilan des services de lutte contre les stupéfiants (Gendarmerie nationale, Police et Douanes). D’après le rapport, 33,18 % des quantités saisies ont été enregistrées dans le sud du pays, 4,79% dans l’est et 3,16 % dans le Centre. S’agissant des drogues dures, la quantité de cocaïne saisie en 2022 a enregistré une baisse de 87,94 % par rapport à l’année 2021. Le rapport note également la saisie de 11 351 813 comprimés de substances psychotropes de différentes marques en 2022, en hausse de 115,50 % par rapport à l’année 2021. Les données de l’ONLDT révèlent également que parmi les personnes impliquées, 13 363 sont des trafiquants, alors que 51 512 sont des usagers de résine de cannabis et 20 765 des trafiquants de substances psychotropes. S’agissant du trafic de drogues dures, le rapport fait état de 671 trafiquants et 400 usagers de cocaïne, 157 trafiquants et 150 usagers d’héroïne impliqués. Concernant les affaires traitées, l’Office indique avoir enregistré 96 797 affaires en 2022 contre 59 091 en 2021, soit une hausse de 63,81 %. Sur les 96 797 affaires traitées, 23 463 sont liées au trafic illicite de drogue, 73 285 relatives à la détention et l’usage de drogues et 49 liées à la culture de drogues. Par ailleurs, plus de 27 000 toxicomanes ont bénéficié d’une prise en charge médicale et thérapeutique durant l’année 2022, dont près de 47 % âgés entre 26 et 35 ans, a-t-on appris auprès de l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLDT). «Au total, 27 173 toxicomanes, dont 12 750 âgés entre 26 et 35 ans (46,92 %), ont bénéficié d’une prise en charge médicale et thérapeutique durant l’année 2022», a précisé l’Office dans un rapport. Concernant les tranches d’âge des toxicomanes traités, le rapport fait état de 9 012 personnes âgées de 16 à 25 ans, alors que 4 505 ont plus de 35 ans et 906 autres ont moins de 15 ans. Sur le total des toxicomanes traités, le rapport relève le chiffre de 21 999 hommes et 5 174 femmes. Evoquant la situation professionnelle des concernés, la même source indique que 42,44 % du total des toxicomanes ayant bénéficié d’une prise en charge médicale et thérapeutique durant l’année 2022 sont des travailleurs et 41,36 % sont sans emploi.
M. B.