Le président français Emmanuel Macron effectue, à partir aujourd’hui, une visite de trois jours en Algérie. Plusieurs sujets seront abordés par les deux chefs d’Etat, qui devraient aussi s’attarder sur des dossiers d’actualité autant bilatérale, régionale qu’internationale.
Par Massi Salami
Des entretiens ont été annoncés entre le président français et le président de la République Abdelmadjid Tebboune. Les deux chefs d’Etat auront à se prononcer sur de multiples sujets d’intérêt commun, mais surtout la charge de se projeter afin d’impulser la coopération bilatérale dans différents domaines. S’exprimant lors d’une entrevue périodique avec la presse nationale en février dernier, et répondant à une question sur un récent entretien téléphonique avec son homologue français, le Président Tebboune avait affirmé qu’«il y a un dégel dans les relations avec la France» et que «l’Algérie est un pays incontournable pour l’Afrique et une puissance africaine avérée». En fait, après une période de forte turbulence, les relations entre les deux pays se sont à nouveau apaisées. «De manière générale, les choses se sont tassées», avait dit le président de la République, rappelant les résultats «très positifs» ayant couronné une réunion tenue à Alger entre une délégation française conduite par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères français avec une délégation conduite également par le SG du MAE algérien. Cela veut-il dire que l’on s’achemine vers un nouveau départ ? Tout porte à le croire. D’ailleurs, au-delà de la visite, la conjoncture dans laquelle elle intervient et les enjeux posés aux deux capitales véhiculent tout une symbolique. Le poids de l’Algérie dans la région et sa position stratégique est indéniablement incontournable. Du côté français, l’on a tout à gagner en entretenant de bonnes relations avec Alger. La question du gaz et ses enjeux à l’approche de l’hiver, la crise libyenne et malienne ainsi que la question des visas et de la mémoire sont, entre autres, les thèmes incontournables et qui tiennent en haleine les observateurs aussi bien dans la rive sud que nord de la méditerranée. La délégation française, composée de quelque 90 personnes de divers horizons, dont les ministres de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, de l’Europe Affaires Etrangères, Catherine Colonna, la ministre de la Culture, Abdul Malak ou encore Patricia Miralles, secrétaire d’État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, renseigne amplement sur les thèmes à aborder. L’aspect économique et le souci de la France de raffermir ses relations avec l’Algérie va certainement peser à l’occasion de cette visite. Du côté algérien, l’heure est à l’économie avec une volonté politique manifeste depuis l’élection de Abdelmadjid Tebboune de diversifier les exportations hors hydrocarbures. L’on annonce, d’ailleurs, la présence dans la délégation française de nombreux entrepreneurs et de «figures majeures de l’économie française», rapportent des médias. Au-delà de la politique, de la diplomatie et de l’économie, les échanges humains et culturels auront également une part importante lors de la visite de Macron qui se rendra à Alger et à Oran.
M. S.