Selon la presse espagnole, notamment «El Confidencial» spécialisé dans les mouvements migratoires clandestins, cette fin de semaine la péninsule a connu une agitation inhabituelle de clandestins.
Par Lotfi Abdelmadjid
Après la crise vécue à Ceuta, Almeria s’est convertie en principale destination des réseaux illégaux d’émigration qui opèrent sur les côtes d’Algérie. Le journal précise, par ailleurs, que le flux vers le littoral andalou s’est maintenu en régulière constance. La «Guardia Civil» informe sur la désarticulation d’un service de «pateras-taxis», embarcations qui font l’aller-retour, qui s’activait, proposant différents tarifs aux candidats à la traversée. «El Confidencial» rapporte que des informations recueillies auprès d’un clandestin renseignent que le réseau soumet des tarifs selon le service sollicité. Arrivé sur les côtes espagnoles c’est un prix, conduit jusqu’en France avec hébergement c’est un autre prix, rapporte «El Confidencial». L’enquête s’est soldée par l’arrestation de 19 individus, dont 9 ont été incarcérés. Ces derniers ont avoué que les clandestins s’acquittaient de 500 euros en moyenne pour se faire une place dans la «pater-taxi». Selon les sources proches aux cas interrogés par le journal, il est dit que depuis le début de l’année ce réseau a introduit au royaume espagnol entre 500 et 600 clandestins venus des côtes algériennes. D’autre part, le journal note aussi qu’en général les clandestins tablent uniquement sur les tarifs de la traversée, mais quelques cas allaient jusqu’à payer l’hébergement et le voyage vers la France. Dans la stratégie, cette organisation s’intéressait, via ses collaborateurs sur place, soit en Algérie, aux personnes vulnérables. Elle proposait la sécurité de la traversée, utilisant des embarcations dotées de moteurs d’une puissance allant jusqu’à 150 CV. De plus, «El Confidencial» renseigne que ce réseau avait à sa disposition 5 pilotes algériens qui maîtrisaient l’itinéraire et qui y retournaient une fois les sujets déposés sur la côte. Dans le cas où les pilotes ne pouvaient pas retourner, ils avaient la garantie d’être hébergés jusqu’à trouver une occasion de rejoindre les côtes algériennes. Ce réseau avait mis sur pied, sur les deux rives, une organisation logistique et de transport assez efficace. L’organisation criminelle démantelée par les services de sécurité espagnols était dirigée par un Marocain avec 18 collaborateurs algériens et marocains. Dans cette opération, la «Guardia Civil» a saisi plusieurs véhicules appartenant au réseau mafieux et de l’argent liquide. Selon ce que rapporte le journal, les investigations menées dans cette opération nommée «COBRE» ont participé conjointement les services de sécurité d’Alméria, Murcia, Girona ainsi que l’Unité Centrale n° 03 de la Chefferie d’information. Faut-il noter cependant que plus les réseaux s’organisent ici et là, plus la tragédie s’amplifie car ici on ne parle que des migrants clandestins arrivés à bon port et on occulte les disparus dont les chiffres sont méconnus.
L. A.