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jeudi 28 mars 2024

Emigration clandestine Les raisons de la baisse de la «harga» vers le sud de l’Europe

Le premier trimestre de l’année affiche une nette baisse des traversées clandestines par mer vers les côtes d’entrée en Europe, notamment le sud-est de la péninsule ibérique. Dans ce reportage, nous allons traiter surtout des raisons de cette remarquable baisse de la «harga» via la Méditerranéenne. Les raisons probables sont celles des tarifs proposés aux candidats à l’émigration clandestine qui sont l’ équivalence du présumé rêve de l’autre vie, celle d’un monde meilleur. L’émigration clandestine traditionnelle à moindre coût, celle qui consiste à réunir des candidats pour cotiser entre eux leur passage a franchement baissé. Les traversées classiques ont diminué car devenues dangereuses, voire trop risquées. Le nombre de disparus en mer ces derniers temps est la preuve tangible de la menace. Cette menace relève de la concurrence avérée des traversées rapides et sécurisées proposées à l’émigration clandestine par ce fameux mode de transport qu’est le «tropico». Des embarcations semi-rigides à double moteur hors bord très puissants permettent de débarquer les clandestins en moins de trois heures avec la probable sécurité d’atteindre l’objectif. Une concurrence des tarifs lesquels sont devenus inabordables pour les candidats sans revenus qui avaient l’habitude de faire le voyage collectif à moindre coût. La baisse s’explique aussi par la stratégie adoptée par les réseaux mafieux des passeurs clandestins. Celle-ci, selon des témoignages, consiste à menacer ceux qui n’empruntent pas le «tropico» comme moyen de passage… une menace redoutable car elle compromet des vies humaines. Les réseaux mafieux ont même fait courir la rumeur terrifiante parlant de cachalots qui s’attaqueraient aux felouques au large de la Méditerranée mais celle ci n’a pas eu un écho dissuasif. Pour mettre un terme à la concurrence des passages à petites embarcations, la menace est monté d’un cran et a même circuler entre les réseaux de passeurs locaux. Le danger de prendre la mer par un autre moyen que celui imposé par l’organisation internationale de passeurs est éminemment démotivant. Cela éclaire justement sur les raisons de cette baisse de clandestins vers les rivages sud de l’Espagne. Les autres raisons sont peut-être les changements opérés par les pouvoirs centraux algériens, la modification du paysage politique par des décisions prometteuses, le développement économique et social et l’amélioration du cadre de vie des Algériens. Le quotidien «La información» rapporte que suite à la rupture, en mars 2022, du traité d’amitié avec le royaume espagnol, la majorité des médias ibériques avaient prédit une «avalanche d’embarcations de ‘’harraga’’ algériens sur les côtes espagnoles et le CNI (Centre national d’intelligence) avait lancé le chiffre de 10 000 migrants» mais cela n’a été le cas. Car cette destination par voie maritime des candidats algériens à l’émigration illégale a chuté en fin 2022 de 36 % par rapport à la fin de l’année 2021, puisque cette même année 6001 sujets sans papiers ont été enregistrés, alors qu’à la fin 2022 le chiffre est descendu jusqu’à 2 170 sujets comptabilisés entre Almeria, Murcia, Formentera et Ibiza.
Lotfi Abdfelmadjid

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