La Première ministre française, Elisabeth Borne, entame, aujourd’hui, une visite
de 48 heures en Algérie. Cette visite qui intervient quelques semaines seulement après
celle effectuée par le président Emmanuel Macron, est indéniablement le signe
d’un «réchauffement» des relations entre les deux pays.
Par Massi Salami
Selon des sources médiatiques, 16 ministres feront le déplacement à Alger. Un nombre qui démontre tout l’intérêt et l’importance donnée à cette visite, qui permettra d’aborder plusieurs sujets et traiter divers dossiers. En fait, les deux Premiers ministres présideront à cette occasion la 5e réunion du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN). Selon les services de presse du gouvernement français dans un briefing presse en ligne, cité par des médias, la séance plénière du CIHN verra Benabderrahmane et Borne s’exprimer sur «les priorités et les feuilles de route de leurs gouvernements respectifs pour les mois à venir».
Il sera aussi question d’entretiens entre les ministres algériens et leurs vis-à-vis français avant une «cérémonie de signature d’accords, puis d’une déclaration conjointe des Premiers ministres».
Le deuxième jour de cette visite pas comme les autres aura comme principal ordre du jour l’ouverture du Forum d’affaires algéro-français. Ce Forum est organisé par la Chambre algérienne de commerce et d’industrie et par Business France. L’importante délégation accompagnant la Première ministre française (ministres, ministres délégués et hommes d’affaires) est révélatrice de la volonté des deux capitales de hisser leurs relations et d’aller de l’avant dans quasiment tous les secteurs. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune et son homologue français, Emmanuel Macron, avaient signé, fin août dernier à Alger, au troisième jour d’une visite officielle du président français, la «Déclaration d’Alger pour un Partenariat renouvelé entre l’Algérie et la France». La venue de Borne est, tout compte fait, l’occasion de concrétiser les engagements des deux chefs d’Etat. Pour rappel, la Déclaration d’Alger comporte plusieurs points, à savoir le dialogue politique, l’histoire et la mémoire, la dimension humaine et mobilité, le partenariat économique et transition énergétique, la coopération éducative, scientifique, culturelle et sportive, ainsi que la jeunesse. D’ailleurs, on croit savoir que les sujets liés à la mémoire et aux visas seront aussi abordés.
Le Président Tebboune, dans une déclaration à la presse, avait déclaré à propos de la visite officielle de trois jours de Macron, que «c’est une visite excellente, nécessaire et utile pour la relation entre les deux pays. De mon point de vue, c’est une visite très réussie qui a remis beaucoup de choses à leur place». Ainsi, tout donne à croire que les relations entre les deux capitales ont bien dépassé la zone de turbulence et les épisodes de brouille pour s’engager, concrètement, dans une «nouvelle ère de leurs relations d’ensemble, en jetant les bases d’un partenariat renouvelé qui se décline à travers une approche concrète et constructive, tournée vers des projets
d’avenir et la jeunesse, à même de libérer le potentiel de leur coopération et conforme aux aspirations de leurs peuples».
M. S.