La grève des employés d’Algérie Poste s’est poursuivie jeudi, malgré les engagements du ministre et les mises en garde de la Direction générale de l’entreprise. Aujourd’hui, l’on saura si les bureaux de poste reprendront du service ou si le bras de fer sera maintenu. Dans un communiqué, la DG de la poste a sommé, avant-hier, les travailleurs grévistes de reprendre le travail sous peine de licenciement. «Compte tenu de la poursuite de la grève illégale au niveau de certains bureaux d’Algérie Poste, ce qui a privé les citoyens de retirer leurs salaires et leurs pensions pour subvenir aux besoins de leurs familles en ce début du mois de ramadhan, Algérie Poste, précise le communiqué, porte à la connaissance des travailleurs grévistes qui ne rejoindront pas leurs postes, que des mesures strictes seront prises à leur encontre conformément aux dispositions légales et réglementaires en vigueur, dont le licenciement sans préavis ni indemnités…». Dans la même journée, le ministre de la Poste et des Télécommunications, Brahim Boumzar, avait indiqué avoir instruit la Direction générale d’Algérie Poste (AP) en vue de prendre en charge «rapidement» les revendications des travailleurs de cet établissement dont certains bureaux observent un arrêt de travail depuis lundi dernier. «Nous avons instruit la Direction générale d’Algérie Poste de prendre en charge rapidement les revendications des travailleurs qui ne datent pas d’hier. C’est un cumul de plusieurs années, dont certaines datent de 2003», a indiqué le ministre, en marge d’une cérémonie consacrée à la récompense des lauréats du concours national de composition épistolaire 2021. Boumzar a expliqué que les employés d’Algérie Poste «ont eu beaucoup de promesses, mais certaines n’ont pas été concrétisées», rappelant, toutefois, que la DG de la Poste a déjà répondu aux premières revendications. Dans un communiqué datant de mercredi dernier, la Direction générale d’Algérie Poste a indiqué avoir «rempli son premier engagement en versant la première tranche de la prime d’encouragement». Elle a aussi souligné avoir procédé à l’installation du Comité national chargé de la préparation de la conférence nationale élective du syndicat de l’entreprise, en vue de prendre en charge les problèmes socioprofessionnels et préparer la tenue de la conférence. Il est à rappeler que l’arrêt de travail enregistré au niveau de certains bureaux de poste depuis le 12 avril a été déclaré «illégal» en vertu d’une décision en référé rendue le 13 avril par le tribunal de Dar El Beida. Il n’empêche que la grève s’est poursuivie, pénalisant sérieusement des pères de famille qui n’ont pas pu percevoir leur maigre salaire ou pension de retraite en plein mois de ramadhan. Ainsi, comme à l’accoutumée, ce sont les petites gens qui se retrouvent otages d’un bras de fer entre syndicalistes et tutelle à cause d’un cumul de problèmes. On n’aurait pas dû attendre le début du mois de ramadhan pour l’engager, aux dépens de clients désemparés.
Aomar Fekrache