Les factures d’électricité et du gaz impayées ont connu une forte hausse, en cette période de crise sanitaire. Les créances de la SADEG (Sonelgaz) ont atteint des niveaux record, avec un taux d’évolution de 300%. Une situation qui met l’entreprise en difficultés financières, affirment ses responsables.
En fait, les créances de la société algérienne de distribution de l’électricité et du gaz (SADEG) auprès de ses clients se sont élevées à plus de 171 milliards de DA à fin juin 2020. Une hausse record induite par la pandémie de coronavirus, a indiqué, hier, l’entreprise dans un communiqué. « En cette période exceptionnelle (crise sanitaire) et dans un élan de solidarité indéfectible avec sa clientèle, la SADEG a procédé à la suspension des coupures pour factures impayées, ce qui a augmenté considérablement le niveau des créances détenues auprès de ses abonnés, aussi bien privés que le secteur public », souligne le communiqué.
Ces créances, ajoute la SADEG, « restent en constante croissance » et « ont atteint, à la fin du 1er semestre de l’année, des niveaux record avec plus de 171,442 milliards de DA, à l’échelle nationale soit un taux d’évolution de 300 % ». Cette situation a eu des conséquences négatives sur les équilibres financiers sur toute la chaîne des intervenants, activant dans le domaine de l’électricité et du gaz. « Les difficultés financières nées de cette situation affectent d’une part, la trésorerie de la SADEG qui œuvre à la pérennité des revenus sur toute la chaîne des intervenants dans ses métiers et, d’autre part, freinent la concrétisation des différents projets inscrits dans les plans de développement des activités, des réseaux électriques et gaziers, ainsi que des diverses prestations proposées à sa clientèle » explique cette entreprise publique, qui croulait déjà, bien avant cette crise sanitaire, sous le poids des créances. Dans un élan de sensibilisation destiné à ses clients, la SADEG indique que pour garantir la pérennité du service public auquel est tenue la société et éviter à ses clients l’accumulation de leurs factures, elle « compte sur le sens de responsabilité et de citoyenneté de son aimable clientèle » et l’invite à s’acquitter de ses créances, à travers les différents modes et formules de paiement proposés par la société. Ainsi, les clients peuvent se rapprocher de ses agences commerciales, en vue d’obtenir des calendriers de paiement qui seront négociés et arrêtés en fonction du nombre de factures, du montant des créances et de leur niveau de solvabilité, est-il expliqué. L’entreprise a également souligné que la crise sanitaire due à la pandémie du coronavirus lui a permis de « réaffirmer son engagement à assurer la qualité et la continuité de la distribution de l’énergie électrique et gazière et à mobiliser efficacement des moyens humains et matériels, à même de répondre aux attentes de sa clientèle et garantir ainsi un service public imparable, en dépit de toutes les difficultés liées à la situation ». Faut-il par ailleurs rappeler, que le problème des créances ne date pas d’aujourd’hui pour la Société nationale d’électricité et du gaz. Curieusement, il n’y a pas que les citoyens qui ne payent pas leurs factures. D’autres entreprises publiques sont aussi concernées par ce problème, ainsi que des collectivités locales, à leurs têtes les APC déficitaires. Mais avec le nouveau record atteint, il est à craindre, à l’avenir, que le préjudice qui sera causé ait des retombées néfastes. Cela d’autant que l’enjeu n’est pas que dans les salaires des employés de cette entreprise, mais aussi dans les différents intervenants dans la production et l’alimentation en électricité et gaz. Cette situation impacte aussi le lancement de nouveaux projets, pourtant nécessaires en raison de la forte hausse de la consommation que connaît le pays.
Aomar Fekrache