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Alger
vendredi 19 avril 2024

Elections locales, une participation moyenne

Avec près de 36 % de participation pour les élections municipales et un peu plus de 34 % pour celles des wilayas, une hausse de plus de 12 points par rapport aux législatives de juin 2021 et au référendum constitutionnel du 1er novembre 2020, ce qui tout de même n’est pas rien, on ne peut pas dire que les Algériens aient bouleversé ce 27 novembre leurs habitudes électorales. Ils étaient de petits votants, si l’on peut dire, ils le sont restés. Si on ne prend en compte que les échéances qui se sont succédé depuis les débuts du multipartisme, ils n’ont voté massivement qu’une seule fois, le 16 novembre 1995. C’est-à-dire en pleine décennie noire, et du temps où se rendre aux urnes, en particulier dans les campagnes, pouvait se payer de sa vie. Un certain nombre d’entre eux ont perdu la leur ce jour-là sur les chemins déserts des urnes. De sorte qu’on peut dire que les Algériens n’ont vraiment voté qu’une seule fois depuis l’indépendance, à cette occasion précisément, et pour sauver leur pays, dans bien des cas au péril de la leur. Avec les taux de samedi dernier, ils ont retrouvé leur niveau moyen de participation, se situant entre 30 et
%, inférieur mais pas de beaucoup, du reste, de celui de la présidentielle du 12 décembre 2019.
Au-delà, ils auraient fait montre d’un engouement spécial ; en deçà, d’un désintérêt plus marqué qu’à l’habitude. Comme c’est la règle, leur règle devrait-on dire, ils ont voté bien plus dans les campagnes et les villes petites et moyennes que dans les grandes. Plus grande est la ville, plus faible est la participation. C’est notamment le cas d’Alger, d’Oran et de Constantine. Tizi-Ouzou, qui avait boycotté les deux échéances précédentes, a plus voté qu’Alger, ce qui en général est l’inverse. La Kabylie dans son ensemble n’a pas boycotté cette fois-ci, même si ses électeurs n’ont pas pour autant pris d’assaut les bureaux de vote, il s’en faut de beaucoup. Une dizaine de communes, peut-être moins, n’ont pas pris part à l’échéance faute de candidats. Tout en restant la région qui vote le moins, la Kabylie n’a pas voulu faire bande à part pour la troisième fois consécutive, on dirait pour démentir qu’elle soit gagnée au séparatisme du MAK. Il se peut aussi que ce dernier étant mis hors d’état de nuire depuis l’assassinat de Djamel Bensmaïl, les habitants désireux de participer à l’élection n’ont pas eu cette fois-ci à craindre sa police clandestine. Le taux de participation lors des échéances précédentes aurait été peut-être du même ordre que celui de samedi si cette dernière
n’avait pas sévi. Pour autant, le MAK n’avait pas été auparavant le seul à appeler au boycott. Quoi qu’il en soit, nul appel de ce genre pour les locales de samedi, même s’il s’est trouvé un ou deux partis pour choisir de ne pas y prendre part. A l’heure où ces lignes sont écrites, les résultats par partis ne sont pas encore annoncés. N’empêche, les vainqueurs, si cela a un sens étant donné que chaque élection locale est en fait un cas à part, ce sont nécessairement les partis ayant présenté le plus grand nombre de listes. C’est en effet eux qui au final contrôleront le plus grand nombre d’Assemblées locales à travers le territoire national. Il n’en reste pas moins que dans certaines régions, la Kabylie et le centre du pays en particulier, l’implantation locale pourrait bien se révéler la carte maîtresse bien plus que la dimension nationale du parti. Ainsi de la Kabylie et du centre, où le FFS pourrait bien rafler la mise.

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