La campagne électorale pour les législatives du 12 juin prochain s’ouvre aujourd’hui à travers le territoire national et à l’étranger. La course s’annonce rude entre candidats en quête d’un siège de député.
Par Aomar Fekrache
La prochaine législature tient en haleine l’opinion publique et les observateurs les plus avertis. Grâce aux nouvelles règles du jeu imposées par le nouveau code électoral, cette élection va, à coup sûr, modifier de fond en comble le paysage politique national. Avec près de 1 500 listes de candidatures, dont plus de la moitié est indépendante, tout porte à croire à l’émergence d’une nouvelle force politique, constituée de jeunes députés. De nouveaux représentants du peuple en mesure d’incarner «le changement» voulu par le président de la République, qui a décidé, il y a trois mois, de dissoudre l’Assemblée populaire nationale (APN) et d’organiser des élections législatives anticipées. La rupture avec les «anciennes pratiques» ne sera d’ailleurs pas un vœu pieu. Des mesures ont été prises et des dispositifs mis en place pour faire de ces joutes électorales un grand rendez-vous démocratique, où la volonté populaire sera exprimée dans la transparence la plus totale. Mieux encore, la nouvelle loi portant régime électoral fixe le seuil des dépenses et interdit certains dons. L’argent sale et la chkara sont strictement interdits et une commission de contrôle des finances a été créée auprès de l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie) qui veillera à la «séparation de l’argent de la vie politique». Pour encourager la participation des jeunes, les dépenses de campagne des indépendants seront prises en charge totalement par l’Etat. Il y a quelques jours, le président de l’Anie, Mohamed Charfi, s’est réuni avec les représentants de 16 formations politiques et les représentants des listes des indépendants pour écouter leurs doléances et prendre en charge leurs préoccupations. C’est dire l’intérêt accordé par les autorités compétentes à l’organisation
d’élections irréprochables. Du côté des candidats, l’heure est à la concurrence des idées et des programmes. Prétendants sur des listes partisanes ou indépendantes, ils ont toutes les chances de se faire élire et accéder au palais Zighoud Youcef. Contrairement aux élections législatives précédentes, la majorité des candidats sont diplômés d’université, ce qui présage une campagne de qualité. A cela il faut ajouter que les représentants des partis politiques et des listes indépendantes ont signé mardi la Charte d’éthique des pratiques électorales, qui se veut un cadre présentant le comportement éthique attendu des acteurs et participants au processus électoral. Ainsi, pendant 21 jours, les candidats auront à sillonner le pays pour expliquer leurs programmes et tenter de gagner les faveurs des électeurs.
A. F.
