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vendredi 29 mars 2024

El Hachemi Djaaboub, ministre du Travail : «La retraite proportionnelle pas à l’ordre du jour»

Le retour à la retraite proportionnelle et à la retraite sans condition d’âge a été écarté par le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, El Hachemi Djaaboub. «En la conjoncture économique actuelle du pays, j’écarte le recours à la retraite proportionnelle et à la retraite sans condition d’âge qui a été créée en 1997, comme dispositif exceptionnel conjoncturel, en vue de faire face aux répercussions du plan d’ajustement structurel imposé par le FMI», a-t-il indiqué en réponse à la question d’un membre du Conseil de la nation portant sur la situation financière liée à la Caisse nationale des retraites (CNR).
«Le déficit de la CNR devra s’élever, courant 2021, à près de 690 Mds de DA», a-t-il indiqué, rappelant que la CNR est confrontée à ce déficit depuis 2013. Les dépenses nationales de cette Caisse se sont élevées à 1 293 Mds de DA en 2019, contre des recettes estimées à 709 Mds de DA, soit un déficit financier de 584 Mds de DA, a-t-il précisé.
Les recettes de cette Caisse en 2020 se sont élevées à 762 Mds de DA, contre des dépenses estimées à 1 402 Mds de DA, à l’effet de couvrir les pensions et allocations de retraite directes et indirectes à 3,3 millions de bénéficiaires, a-t-il déclaré, révélant que le déficit au titre de l’exercice 2020 s’est élevé à 640 Mds de DA et devra atteindre, courant 2021, près de 690 Mds de DA. Concernant les opérations initiées pour redresser la situation de la CNR, Djaaboub a précisé qu’il a été procédé, en premier, à l’utilisation des réserves de cette Caisse, estimées à 58 Mds de DA, en vue de combler le déficit financier entre les deux années 2013 et 2014, en sus de l’octroi par la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (Cnas) et la Caisse nationale d’assurance chômage (Cnac) d’un soutien financier entre 2014 et 2017, sous formes de crédits. Aussi, la CNR a bénéficié en 2018 d’un soutien exceptionnel à partir du budget de l’Etat, estimé à 500 Mds de DA, ainsi que de crédits sans intérêts octroyés par le Fonds national d’investissement (FNI), d’un montant estimé à 620 Mds de DA, en 2019, et de 680 Mds de DA en 2020, a-t-il fait savoir. Malgré toutes ces mesures, «la CNR n’a pas été en mesure de corriger le déficit structurel dont elle pâtit, dû essentiellement à la hausse du nombre de bénéficiaires de la retraite, notamment les dernières années, contre une stabilité ou une contraction du nombre des cotisants», a souligné le ministre, tout en faisant état du recensement de 2,2 cotisants contre un seul retraité, alors que l’équilibre budgétaire requiert 5 cotisants pour un seul retraité. Peu optimiste, El Hachemi Djaaboub dira que la situation démographique de l’Algérie «ne permet pas d’atteindre le taux escompté pour réaliser cet équilibre en la conjoncture socio-économique qui a été accentuée par la propagation du virus Covid-19, en sus de l’aggravation du phénomène du non-versement des cotisations à la sécurité sociale». Cela requiert, a-t-il indiqué, «de revoir les mécanismes et les modalités de recouvrement et les mesures coercitives y afférentes». Au sujet des catégories qui exercent dans des conditions difficiles, il dira que les dispositions de l’article 7 de la loi sur la retraite sont «claires», faisant état de la création d’une commission technique au niveau de la tutelle pour définir la liste de ces postes. Il a rappelé que son secteur a élaboré la nomenclature algérienne des métiers/emplois, répartie sur 16 secteurs et comporte 86 domaines, 416 fiches de métiers/emplois et 5 479 dénominations, estimant que la finalisation de cette nomenclature «permettra aux experts d’élaborer la liste des métiers très difficiles».
Aomar Fekrache

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