La gestion de la crise sanitaire liée au Covid-19 aux USA a beaucoup fasciné, notamment à cause des prises de positions du président Donald Trump au début de la pandémie, mais également de par les gestions très différentes selon les États. C’est ainsi qu’au plus fort de la crise du coronavirus, si des États comme New York ou la Californie ont pris des mesures drastiques, semblables à celles prises dans de nombreux pays européens, d’autres États ont, au contraire, comme l’Oklahoma ou la Floride, choisi de prioriser l’économie et les libertés individuelles et de limiter donc au maximum les restrictions. L’arrivée de Joe Biden à la Maison-Blanche n’aura, elle, eu que peu d’incidence sur les mesures prises par les gouverneurs qui ont beaucoup de liberté d’action et ne dépendent pas de Washington. La preuve avec le dossier du passeport vaccinal qui avait été porté par de nombreux élus démocrates qui voulaient imposer ce «visa» aux Américains pour pouvoir se libérer des multiples contraintes liées à la pandémie. Mais après que plusieurs élus républicains aient annoncé refuser catégoriquement l’idée de ce sauf-conduit, la Maison-Blanche revoie ses positions. En effet, il y a une semaine le gouverneur de la Floride, un État très touristique, a écarté l’idée de ce document, certifiant que son détenteur a été vacciné contre le Covid-19, au nom du respect des «libertés individuelles». Le décret du gouverneur Ron DeSantis interdit aux services administratifs de cet État du sud-est du pays de délivrer des «passeports vaccinaux», ou tout type de «document visant à attester qu’une personne a reçu un vaccin contre le Covid-19». Le texte empêche aussi les entreprises du «Sunshine State» d’exiger de leurs clients ce type de passeport vaccinal ou une preuve d’immunisation au virus. Pour DeSantis, proche allié de l’ancien président Donald Trump, «les passeports vaccinaux limitent les libertés individuelles et menacent le secret médical». «C’est totalement inacceptable qu’un gouvernement ou que le secteur privé vous impose de montrer une preuve de vaccination simplement pour participer à la société», avait asséné il y a quelques jours Ron DeSantis lors d’une conférence de presse. Cette annonce était survenue après la publication d’un article du «Washington Post» selon lequel l’administration Biden travaillait à la mise en place de normes gouvernementales pour un futur passeport vaccinal en vue d’accompagner la levée des restrictions sanitaires dans le pays. Or, peu après, la Maison-Blanche a affirmé qu’elle n’imposerait finalement pas de passeport sanitaire aux Américains pour montrer qu’ils ont été vaccinés contre le Covid-19, tout en soulignant que le secteur privé était libre de souscrire à cette idée. «Le gouvernement ne soutient pas, et ne soutiendra pas, un système qui demanderait aux Américains d’avoir un certificat», a déclaré la porte-parole de la Maison-Blanche, Jen Psaki. Il n’y aura pas de base de données fédérale sur les vaccinations ni d’obligation fédérale imposant à tous d’obtenir un certificat de vaccination, a-t-elle ajouté lors de sa conférence de presse quotidienne. Le plus fort intérêt pour cette idée vient des entreprises privées, soucieuses de rouvrir des lieux où se regroupe un grand nombre de personnes, comme les stades ou les salles de spectacles, a poursuivi la porte-parole. L’administration Biden n’aura ainsi pas tardé à faire marche arrière et à finir par se rappeler que les Américains s’ils sont soucieux de leur santé le sont aussi tout autant de leurs droits fondamentaux et que l’idée d’un passeport vaccinal ne ferait par ailleurs qu’instaurer une rupture d’égalité entre citoyens.