Lors des premières semaines et des premiers mois de la propagation du Covid-19 en Europe, qui a causé une crise sanitaire sans précédent dans de nombreux pays, le manque d’action et d’aide de l’UE envers les nations les plus touchées par le coronavirus avait été beaucoup critiqué. D’aucun notant que lorsque l’assistance des instances européennes avait été la plus nécessaire, elles avaient failli à leur devoir de solidarité. Mais le secteur de la Santé n’est pas le seul dans lequel l’UE a du mal à montrer de l’entraide, comme le note le Rassemblement National en France, qui critique le manque de solidarité de l’Europe dans l’effort de guerre français en Afrique. En effet, le RN, parti eurosceptique qui jusqu’à il y a peu militait pour une sortie de la France de l’UE, a réclamé cette semaine que l’Europe s’engage «sans ambiguïté ni réserve dans l’effort commun contre le djihadisme», après la mort de plusieurs soldats français au Mali. «L’Union européenne, qui a su trouver les fonds pour tripler le budget Asile, migration et intégration pour la période 2021-2027 (…), doit s’engager maintenant sans ambiguïté ni réserve dans cet effort commun, prioritaire et indispensable de la lutte contre le djihadisme», écrit le parti de Marine Le Pen dans un communiqué. «Dans cette guerre pour assurer la sécurité des pays de la région, de la France mais aussi des Européens, la charge ne peut reposer sur les seules épaules de la France pendant que l’Union européenne détourne le regard sur ce qui se joue au Sahel», estime la formation de droite radicale. «Au regard des enjeux et des menaces que pose le terrorisme islamiste pour la sécurité de l’Europe, l’internationalisation du dispositif militaire doit être désormais accélérée», soutient le RN, qui demande aussi un «engagement conséquent et durable dans la formation et l’équipement des armées locales». La France va «très probablement» réduire les effectifs de sa force anti-djihadiste Barkhane au Sahel après des «succès militaires importants» en 2020, affirme dans un entretien au «Parisien», publié hier, la ministre française des Armées, Florence Parly, tout en dénonçant les «méthodes pernicieuses» des djihadistes après la mort de cinq soldats français au Mali. Reste que le manque de support logistique ou financier finira tôt ou tard par pousser la France à stopper ses opérations au Mali, alors même que de moins en moins de Français supportent cette intervention de leurs soldats en Afrique. Les Français ne comprennent en effet pas pourquoi ils sont les seuls à faire les frais d’une guerre dont l’un des objectifs est de protéger l’Europe d’un vivier djihadiste présent dans le Sahel. Mais l’UE, qui détourne pudiquement le regard depuis plusieurs années sur cette opération militaire française, n’est pas prête, ou plutôt les pays qui la composent ne sont pas prêts à s’engager dans une guerre qui non seulement coûte une fortune mais surtout coûte des vies qu’ils ne sont pas prêts à sacrifier.