En dépit du retour des pluies sur plusieurs wilayas entre octobre et novembre, le stockage des eaux pluviales reste relativement moyen, notamment dans les régions Ouest et Centre du pays. Selon les responsables du ministère des Ressources en eau, il est encore tôt pour se prononcer sur l’effet de la pluviométrie sur la disponibilité de l’eau.
Par Louisa A. R.
Depuis l’été dernier, la capitale est soumise à un programme de rationnement drastique dans la distribution de l’eau potable. Une décision «urgente» que le ministère des Ressources en eau avait opérée pour faire face à la baisse des eaux stockées dans les barrages.
Après quelques années de sécheresse, les intempéries sont de retour cette année avec des pluies torrentielles sur plusieurs wilayas, entre octobre et novembre. Cet apport est jugé appréciable par les spécialistes et reste relativement bénéfique pour le pays.
En effet, les dernières précipitations enregistrées dans plusieurs wilayas de pays ont permis, selon le dernier rapport de ministre des Ressources en eau, un taux de remplissage des barrages de 35,26 %, ce qui demeure donc faible pour le moment.
Si quelques barrages ont affiché un taux de remplissage satisfaisant, d’autres présentent un taux de stockage très maigre. 44 barrages sur les 75 en exploitation, selon les données de ministère des Ressources en eau, sont inférieurs à 35 %.
Invité de la rédaction de la radio Chaîne 3, la chargée d’études au ministère des Ressources en eau, Lahtihate Lamia, a expliqué cette situation par la localisation des premières précipitations dans les bassins versants côtiers, «ce qui fait que les eaux des pluies s’écoulent directement dans la mer». Quant aux dernières pluies enregistrées à l’intérieur du pays, elle dira qu’il faut attendre pour évaluer leur apport. «Nous ne pouvons pas nous prononcer maintenant sur le stockage des eaux pluviales, parce que nous avons des barrages à sec au-dessous de 10 %», a-t-elle expliqué. Se voulant optimiste, Lahtihate Lamia a estimé qu’«il faut attendre encore quelque temps, une semaine à un mois, que les écoulements arrivent, pour se prononcer sur un état des lieux». A noter que certains barrages se remplissent de la fonte des neiges.
Dérèglement climatique oblige, le ministère des Ressources en eau ajuste ses stratégies pour renforcer les ressources naturelles en eau par des sources non-conventionnelles. Il s’agit, a précisé l’invitée de la Chaîne 3, d’augmenter, particulièrement, les capacités nationales de dessalement de l’eau de mer avec la réalisation «de stations de
300 000 m³ chacune», dont 5, «jugées prioritaires», sont déjà inscrites au programme de 2022/2024 et 6 autres sont prévues pour le quinquennat 2025/2030 afin d’atteindre une capacité de 60 %. Pour rappel, les barrages assurent 33 % des besoins nationaux en eau potable. Une capacité estimée à 3,7 milliards de m3. La moitié de ces besoins est couverte par les eaux souterraines et 17 % à partir du dessalement de l’eau de mer.
L. A. R.