Le secteur de l’Education nationale risque de connaître des perturbations les jours à venir. Pour cause, plusieurs syndicats multiplient les réunions et menacent de paralyser les écoles sans fixer, pour le moment, ni la manière ni la date du mouvement de protestation.
Par Thinhinene Khouchi
Le ministère de l’Education nationale a, depuis des semaines, entamé des séances de travail avec son partenaire social qui multiplie à son tour des réunions avec ses adhérents pour parler de leur situation sociale et des conditions de travail. Contrairement au Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste), qui a entamé le 2 novembre dernier une grève cyclique de deux jours et l’a renouvelée la semaine dernière et appelé ses adhérents a observé une nouvelle grève cette semaine, soit les 16 et 17 novembre, plusieurs syndicats de l’Education, membres de la Confédération des syndicats algériens (CSA), menacent d’entamer des mouvements de grève qu’ils veulent intersectoriels, mais attendent la fin des élections locales du 27 novembre. De son côté, le Conseil national autonome des directeurs de lycée (Cnadl) a indiqué, dans un communiqué, qu’«à l’issue de notre conseil national tenu samedi dernier à Blida, placé sous le signe ‘’Pour un statut particulier qui réhabilite le directeur’’, et en raison de ‘’l’atermoiement’’ de la tutelle à répondre aux doléances soulevées, on a décidé de lever le gel sur nos actions de protestation». Le Cnadl n’a, par ailleurs, pas décidé de la nature de son mouvement ni même de la date de ses actions prochaines, mais laisse entendre, par la levée du gel sur ses actions de protestation, que le secteur de l’Education va connaître des perturbations les jours à venir. Dans un communiqué rendu public, le syndicat a invité ses militants à s’unir, à être vigilants et à se préparer afin d’adhérer à toutes les actions légales en vue de concrétiser leurs revendications et arracher leurs droits. Les directeurs de lycée reprochent à la tutelle son «atermoiement», ainsi que «l’absence d’une vision claire» pour la correction des déséquilibres contenus dans le statut particulier, sachant que la Commission technique chargée de ce dossier continue de recevoir les syndicats du secteur, d’étudier leurs propositions afin de sortir avec un projet portant statut particulier. Les chefs d’établissement se plaignent, par ailleurs, du manque de considération, de la charge de travail et de la faible valorisation du travail qu’ils accomplissent. Pour eux, «la réforme du système de l’éducation est tributaire de la réhabilitation du directeur et de l’amélioration des conditions de travail», ajoute la même source. Ils demandent, dans ce sens, d’élaborer une loi-cadre du directeur de lycée, qui définit son rôle et ses tâches. Ils réclament également une prime de responsabilité et s’insurgent contre «le squattage» des logements d’astreinte. Sur un autre volet, le Cnadl dit prendre acte de la décision du président de la République portant sur l’augmentation du point indiciaire et la baisse de l’IRG. Ce syndicat avait exigé que le taux de relèvement du point indiciaire soit «important pour garantir une amélioration du pouvoir d’achat qui est à son niveau le plus bas». Les directeurs de lycée avaient également dénoncé la pression de travail qu’ils subissent depuis la propagation du coronavirus et de l’adoption du mode d’enseignement par répartition de groupes. Ces derniers travaillent, en effet, «50 heures par semaine au lieu de la durée légale de travail fixée à 40 heures par semaine, dans l’ordonnance 03/06», explique le syndicat dans son communiqué.
T. K.