Au centre de la scène politique française durant de nombreux mois lors de la course à l’Élysée de 2022, Éric Zemmour, suite à ses résultats jugés trop faibles à l’élection présidentielle et aux législatives, a été mis de côté par les médias qui, s’ils lui accordent encore la parole, ne le font plus que très ponctuellement. Or, avec l’annonce du ministre de l’Intérieur d’une prochaine relance du projet de loi sur l’immigration, Zemmour revient sur le devant de la scène avec sa thématique favorite. Il se montre toutefois sévère avec la mouture que veut présenter la droite, y dénonçant des «renoncements». Il y voit, en effet, des «points très positifs», mais d’autres aussi teintés d’«ambiguïtés». Alors que Les Républicains ont détaillé dans «Le Journal du Dimanche» leur projet pour mettre un «coup d’arrêt» à l’immigration, l’ancien candidat malheureux de la présidentielle leur répond. Sur le plateau du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, il constate que la droite «vient sur ses thèmes», et ce, dans la perspective des élections européennes. Certaines choses sont «très intéressantes», a d’abord reconnu le fondateur de Reconquête, avant de regretter que certaines mesures s’apparentent à du «pseudo-réalisme» pour mieux habiller des «renoncements». «La malédiction de la droite, c’est qu’elle est toujours soumise au centre», a-t-il ainsi tancé. Lui dénonce notamment les quotas que LR veut faire voter chaque année par le Parlement : «La droite n’a toujours pas renoncé à ce que Nicolas Sarkozy appelait ‘’l’immigration choisie‘’, qui est en fait un piège». Pour l’ex-candidat, il y a dans cette sortie un enjeu électoral motivé par la perspective des élections européennes, prévues en juin 2024. «Ils ne veulent pas que tous les électeurs arrivent chez Reconquête», a-t-il ironisé. Cette élection est d’ailleurs une «occasion intéressante» pour aborder le sujet de l’immigration. D’autant plus que l’ancien journaliste l’assure : «Reconquête aura des élus au Parlement européen». Ce scrutin pourrait même lui permettre de constituer «un grand groupe de droite européenne où il y aurait Mme Meloni (la Première ministre italienne), les Suédois, les Polonais…», mais «pas le RN» et «Les Républicains non plus». Ce serait «un grand rassemblement des droites», lequel «pourrait changer la ligne de l’Europe sur l’immigration». «Marion Maréchal serait une excellente tête de liste, et je pourrais moi aussi être tête de liste», a ajouté Éric Zemmour, précisant n’avoir «pas encore décidé». «Je déciderai en fonction du contexte, des autres listes, du contexte politique. Mais d’abord, nous préparons notre programme, notre axe de campagne». Une éventuelle victoire électorale lui permettrait en tout cas de compter davantage d’élus, Reconquête ne disposant d’aucun député à l’Assemblée Nationale. Mais l’optimisme de Zemmour peut être mis en perspective lorsque l’on se souvient qu’il assurait, il y a un an et demi, être certain de se retrouver au second tour de la présidentielle face à Emmanuel Macron et qu’il avait toutes ses chances de remporter la course à l’Élysée. Aujourd’hui, Reconquête, comme son président, vont se focaliser sur la loi immigration qui sera présentée dans quelques mois par le gouvernement et sur la campagne des élections européennes. Car avec zéro élu, Zemmour a du mal a être pris au sérieux et doit constamment faire face à des journalistes qui lui rappellent ses échecs à chaque fois qu’il avance ses thématiques. F. M.