Le second tour des élections régionales et départementales se tient aujourd’hui en France et devrait, sauf surprise, consacrer la victoire de la droite. Pourtant, les sondages indiquaient encore quelques jours, avant le premier tour, une percée importante du Rassemblement National et un recul justement de la droite. Mais les résultats ont été tout autres et c’est bien le RN de Marine Le Pen qui a du mal à concrétiser les intentions de vote qui devaient lui permettre de briller à l’issue de ce scrutin. C’est ainsi que le RN, considéré, malgré les scores ridicules du parti présidentiel, comme le grand perdant de ces élections, pousse ses représentants à exhorter leurs sympathisants de ne pas bouder les urnes aujourd’hui. Marine Le Pen a en effet concédé qu’il lui faudra «recréer une dynamique» après le revers de son parti, où elle espère encore remporter Paca au second tour et «décorréler» ces élections de la présidentielle de 2022. Si le RN ne remporte aucune région, l’ancrage territorial du parti «sera moins puissant et effectivement je le regretterai». «Il faudra probablement recréer une dynamique, qui aurait été quasi automatique avec de très bons résultats aux régionales du RN», a déclaré Marine Le Pen, qui avait fait des scrutins intermédiaires autant de marches vers la présidentielle. Le RN tient, par ailleurs, son congrès les 3 et 4 juillet à Perpignan. La cheffe du RN et candidate à l’Élysée a dit qu’elle «assumait tout» des résultats de son parti, qui a enregistré au premier tour entre huit et neuf points de moins qu’en 2015 et n’est arrivé en tête que dans une seule région au lieu de six, sur fond d’abstention massive. Mais, a-t-elle souligné, «il faut décorréler ces élections régionales de l’élection présidentielle de l’an prochain», parce que «ça n’est pas le même périmètre électoral» et «ce n’est pas non plus le même enjeu». Au sujet de l’abstention, qui a touché davantage le RN et LFI, Marine Le Pen a estimé qu’une élection était «une forme de contrat entre un mouvement politique et ses électeurs» et qu’elle avait «besoin» que ces derniers aillent voter pour «renverser les résultats au second tour». Reste à voir si les appels des représentants du RN et de sa présidente auront un impact sur les résultats de ce soir ou si le mouvement de Marine Le Pen qui avait les électeurs les plus mobilisés en se normalisant, est aussi devenu comme les autres partis, incapable de motiver ses sympathisants à se déplacer aux urnes, laissant craindre un scénario similaire pour 2022 où malgré de très bons sondages aujourd’hui, le RN pourrait être lâché par des électeurs refusant d’aller voter.