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mardi 16 avril 2024

D’une année de guerre à l’autre

Demain, 24 février, la guerre en Ukraine terminera sa première année, mais dès le lendemain, le 25, c’en est une deuxième qui commence pour elle. Ce n’est pas ainsi que comptent bien des gens, qui dans l’absolu n’ont pas tort, pour lesquels elle entamera samedi prochain non pas sa deuxième mais sa neuvième année, puisqu’ils font remonter ses débuts à 2014, l’année du coup d’Etat en Ukraine, de l’annexion de la Crimée par la Russie et de la guerre du Donbass. Mais ce n’est pas du nombre des années qu’il est question ici, mais plutôt de ce qui les distingue. La question cruciale est en fait celle de savoir si la deuxième année qui commence sera pour l’essentiel à la ressemblance de la première ou en rupture avec elle. Ce ne sera pas tout à fait la même guerre dans le premier et dans le deuxième cas. Partant de là, la ressemblance sera le fait dominant si la guerre reste, d’une part confinée en Ukraine, et de l’autre toujours indécise quant à son issue. Dans ce cas, on se retrouvera en février de l’année prochaine, c’est-à-dire en 2024, en train de se poser les mêmes questions essentielles à son sujet qu’aujourd’hui.

L’une concernera son territoire, s’il restera ou non le même qu’aujourd’hui, et l’autre son vainqueur le plus probable. Une troisième question continuera d’être posée, qui à vrai dire s’est posée dès le premier jour, qui est de savoir combien encore de temps elle va prendre. L’année qui dans quelques heures désormais sera achevée a connu trois phases faciles à distinguer si on prend pour critère le détenteur de l’initiative au cours de chacune d’elles. En ce sens, la première a été russe, la deuxième, à partir de septembre, a été en revanche ukrainienne, et la troisième de nouveau russe, laquelle se poursuit à ce jour. Elle le restera forcément tant que l’Ukraine n’aura pas été sous le double rapport de la quantité et de la qualité réarmée par ses alliés occidentaux, ou si elle l’est au bout du compte mais pas au moment où elle en a le plus besoin. Or il peut se passer un temps irrattrapable d’ici à ce qu’elle ait les moyens de reprendre l’initiative, sans laquelle l’érosion de ses forces se poursuivra, avec pour première traduction un abandon de territoires à l’ennemi, qui voudra d’autant plus les annexer que le sang versé par ses soldats aura été abondant. On peut d’ailleurs noter dès à présent que côté russe on ne lésine pas sur le sang de ses soldats pour s’emparer de terres, il est vrai déjà annexées, déjà russes par conséquent. On aura une meilleure idée des objectifs vers lesquels tendent les Russes une fois qu’ils auront complètement pris possession des terres déjà annexées par eux. S’ils continuent de se battre ailleurs avec le même acharnement, en montrant le même mépris de la mort, alors cela voudra dire que leur intention est bien d’annexer d’autres parties de l’Ukraine, sinon toute l’Ukraine. Il faudra alors se demander quelles peuvent bien être ces parties qu’ils convoitent dans le secret de leur cœur. Dans tous les cas, c’est à la quantité de sang versé sur un front donné qu’il faudra se référer. Y ont-ils perdu beaucoup d’hommes, comme c’est le cas aujourd’hui dans ce qu’on continue d’appeler de son nom ukrainien, Bakhmout, mais que les Russes appellent Artyomovsk, ou se battent-ils en cet endroit différemment ? La réponse à cette question ne manquera pas d’être éclairante à chaque fois.

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