Ces dernières semaines, une véritable bataille s’est engagée entre Valérie Pécresse et Bertrand Xavier, deux candidats de droite à la prochaine présidentielle de 2022, pour savoir celui qui aurait le discours le plus dur pour dénoncer l’islamisme et l’insécurité en France. Après la lourde charge de Xavier Bertrand dans le JDD, regrettant la «naïveté confondante» d’Emmanuel Macron sur l’islamisme, c’est au tour de Valérie Pécresse d’attaquer le chef de l’État sur ces questions. Interrogée sur RTL, la présidente de la région Île-de-France a regretté l’«aveuglement» du président de la République «sur l’islamisme (…), l’immigration incontrôlée, la montée de l’insécurité et la question de la laïcité dans notre pays». Selon elle, Emmanuel Macron «n’a pas vu ou pas voulu voir ces problèmes et a eu une prise de conscience tardive». «On assiste à une impuissance généralisée à faire appliquer les valeurs de la République (…) Il faut y mettre fin. C’est tout l’enjeu de 2022», estime Valérie Pécresse. Pour remédier à cela, la candidate estime que le pays a besoin d’un «choc d’autorité». Elle propose ainsi la généralisation de la police de proximité en rendant obligatoire la police municipale dans toutes les villes de plus de 10 000 habitants. Selon elle, l’État doit transférer aux communes «les moyens de le faire». «La police municipale gérera toutes les incivilités et les petits actes de la vie courante et la police nationale pourra se confronter au vrai défi auquel elle doit faire face qui est celui de la grande criminalité», explique-t-elle. Interrogée sur la crise afghane, Valérie Pécresse a jugé que l’un des principaux défis de la France était de «stopper l’immigration» qui «peut disloquer notre pays à terme». «Il ne peut pas y avoir d’accueil inconditionnel de tous les Afghans en France. Il faut privilégier l’accueil des personnes déplacées sur zone», a-t-elle jugé. Toutefois, les électeurs de droite ont l’habitude de ces discours de campagne, à l’instar de ceux qu’avait tenus Nicolas Sarkozy lors de sa campagne de 2007, qui finissent pas être rapidement oubliés. Sarkozy qui avait promis de passer la «racaille au Karcher», avait finalement eu une politique sécuritaire plutôt banale, très loin de ce qu’attendaient ses électeurs. Surtout ceux qui avaient voté pour lui plutôt que pour Jean-Marie Le Pen et qui s’étaient sentis trahis par l’immédiate «ouverture» à gauche du président de droite. Les électeurs sont ainsi aujourd’hui bien plus méfiants vis-à-vis des discours des candidats à la présidentielle et Pécresse comme Bertrand devront d’une façon ou d’une autre prouver leur bonne foi s’ils espèrent recueillir les votes des électeurs les plus à droite.
F.M.