Le variant du coronavirus se propage à grande vitesse en Algérie. L’Institut Pasteur d’Algérie dénombre 130 cas du variant britannique et 200 cas du variant nigérian, enregistrés en un temps record et atteignant 20 wilayas. 50 % des cas de contamination au variant britannique qui est le plus inquiétant, circule à Alger.
La forte transmissibilité du variant britannique fait craindre une remontée de la pandémie en Algérie. «On assiste à une dynamique haussière des contaminations par le Covid», a alerté le directeur de l’Institut Pasteur d’Algérie, Faouzi Derrar, qui considère que la stratégie la plus efficace à adopter conjoncturellement est comportementale. «Si on continue à observer ce relâchement sans agir en ne changeant pas notre comportement et en ne respectant pas le protocole sanitaire, dans ce cas de figure on veut voir venir une troisième vague, d’autant qu’on ne s’est pas encore débarrassé du virus classique Covid-19», dira-t-il.
La solution, selon le spécialiste, est de «freiner cette dynamique en retournant à la fermeté dans le strict respect des mesures barrières».
Faouzi Derrar n’a pas écarté un durcissement des mesures de confinement dans les jours à venir pour faire face à l’épidémie. Il a révélé que cette mesure a été évoquée avec le président de la République lors de la réunion de mardi consacrée à l’évaluation de la situation épidémiologique. Il a estimé que les décisions du chef de l’Etat, dont celle de maintenir les frontières fermées, sont salutaires. «Les frontières sont fermées et le resteront donc, car on a compris qu’une certaine situation a favorisé l’arrivée des variants agressifs qui en ont profité d’une certaine manière pour faire intrusion chez nous et se transmettent rapidement», a-t-il affirmé, soulignant que cette version, venant du premier responsable du pays sur la base de consultations avec le Comité scientifique de suivi de la pandémie, interpelle tout un chacun à respecter les mesures barrières strictes et les mesures curatives. Invité de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio algérienne, Faouzi Derrar a insisté sur l’urgence de freiner l’avènement d’une troisième vague, ce qui exige de nous le retour absolu vers les mesures barrières, à savoir l’obligation de porter le masque et la distanciation physique.
Evoquant les retards enregistrés dans l’acquisition du vaccin anti-Covid, l’intervenant a estimé que «la tension sur le vaccin est mondiale et on assiste au diktat des fournisseurs». Il a expliqué que ces derniers, dans l’intérêt d’ouvrir des marchés ça et là, ont chamboulé le programme d’acquisition. Ce qui fait que nous ne recevons plus de vaccins selon le planning initialement établi.
Faouzi Derrar s’est voulu rassurant au sujet de la campagne de vaccination. Et de promettre que «les choses vont être débloquées progressivement dans les tout prochains jours».
Il a annoncé l’acquisition prochaine d’un quota de 300 000 doses du vaccin russe «Sputnik V». Outre le vaccin russe, le DG de l’IPA a fait savoir qu’il y aura également le vaccin chinois et que des discussions sont engagées avec d’autres fournisseurs pour d’éventuelles acquisitions, signalant que 60 % des personnes inscrites sur la plateforme sont vaccinées.
«Une personne vaccinée est un vecteur de transmission en moins», a-t-il jugé, et pour cela il a recommandé aux citoyens de s’inscrire sur la plateforme de vaccination, car, a-t-il dit, «il y a péril en la demeure».
Louisa Ait Ramdane