Ismaël Omar Guelleh, au pouvoir depuis 22 ans à Djibouti, a été réélu vendredi pour un cinquième mandat avec 97,44 % des voix, selon les chiffres définitifs communiqués samedi à l’AFP par un conseiller du président.
Les quelque 215 000 Djiboutiens inscrits sur les listes électorales (sur une population totale de 990 000 personnes) votaient vendredi lors d’une élection gagnée d’avance pour M. Guelleh, leader incontesté de ce petit pays stratégique situé aux confins de l’Afrique et de l’Arabie.
Face à «IOG», 73 ans, les chances du seul autre candidat, Zakaria Ismaïl Farah, un homme d’affaires de 56 ans fraîchement débarqué en politique, semblaient maigres.
«Les résultats sont les suivants : 167 536 (voix) en faveur du candidat de la majorité, 4 408 en faveur du candidat indépendant. Ce qui nous amène à un suffrage total exprimé de
171 944», a déclaré à l’AFP Alexis Mohamed, conseiller spécial auprès du président.
Ces chiffres confirment un document du ministère de l’Intérieur consulté par l’AFP.
Dans la nuit de vendredi à samedi, le ministre de l’Intérieur, Moumin Ahmed Cheick, avait annoncé un total de suffrages exprimés inférieur, à 169 945, menant à des incohérences dans les résultats.
Les chiffres définitifs de samedi octroient 97,44 % des voix à M. Guelleh, contre
98,58 % dans la nuit. M. Farah obtient 2,48 % des voix, contre 2,59 % auparavant.
Le taux de participation du scrutin s’élève à environ 82 %, contre 68 % en 2016.
La Cour constitutionnelle doit entériner ces résultats «dans les trois jours à venir, s’il n’y a pas contestation d’une partie», a précisé M. Mohamed.
Samedi matin, Halima Bourhan Ali, une commerçante rencontrée dans une rue de Djibouti-ville, ne tranchait pas sur le discours très uniforme de soutien au président réélu. «On est tous contents, on a voté à 100 %, Djibouti est d’accord et on soutient toujours le président ‘’IOG’’», a-t-elle déclaré à l’AFP.
En remportant l’élection avec 97,44 % des voix, M. Guelleh réalise son plus haut score depuis son entrée en politique en 1999, lorsqu’il prit la succession de son mentor et premier président du pays, Hassan Gouled Aptidon.