L’Etat décidé à redorer le blason d’El Hadjar
«Le complexe d’El Hadjar ne retombera plus dans les mains de la issaba». C’est ce qu’a déclaré, hier, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, qui donnait le coup de starter pour la démolition du plus vieux fourneau du complexe sidérurgique d’El Hadjar-Annaba. Faisant part de la décision de l’Etat de restituer les lettres de noblesse à ce qui fut le fleuron de l’industrie sidérurgique nationale et continentale, il dira compter sur les compétences locales et nationales pour un nouveau départ managérial du complexe.
Par Lynda Naili
En visite de travail dans la wilaya de Annaba où il a donné le coup d’envoi des épreuves de l’examen du baccalauréat pour l’année scolaire 2019-2020, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, s’est également rendu, avec le ministre de l’Industrie Ferhat Ait Ali, au complexe sidérurgique d’El Hadjar. Sur les lieux, Djerad a donné le coup de starter pour la démolition du plus vieux haut fourneau du complexe et annoncé la destruction également de quelques infrastructures métalliques vétustes bâties sur quelque 100 hectares. Une superficie, dira le Premier ministre, qui sera prise en charge par l’Etat pour opérer une nouvelle urbanisation de cette surface où seront érigées des usines qui viendront soutenir les activités du complexe d’El Hadjar. En outre, le Premier ministre, qualifiant «le complexe d’El Hadjar, de pôle industriel historique et symbolique, fleuron de l’industrie algérienne», tiendra un discours rassurant vis-à-vis des travailleurs, s’engageant à prendre en charge leurs préoccupations. Parce que «votre succès est le nôtre et l’échec nous appartient à tous», dira-t-il, «l’Etat est déterminé à tout entreprendre pour redorer le blason de ce fleuron de la sidérurgie qui pour une grande part contribue et devra contribuer à l’économie du pays». Par ailleurs, intervenant sur les ondes de la radio locale de Annaba, Djerad, soulignant que «les déchets en acier se trouvant en grande quantité sur cette superficie pourraient être récupérés et ré-utilisés comme matière première au lieu d’aller en puiser dans les mines d’El Ouenza», fera part de «la forte volonté du président de la République en faveur d’une exploitation nouvelle de cette énorme superficie à travers de nouveaux projets intégrés en mesure de venir en appui au complexe d’El Hadjar». «C’est aussi, poursuivra-t-il, une occasion pour aborder la vision du président de la République et celle du gouvernement quant à la politique nationale industrielle». Aussi, évoquant l’approche soutenue par le ministre de l’Industrie, il dira que «sa vision repose sur trois axes». Le premier, expliquera le Premier ministre, consiste en le changement du management des entreprises industrielles nationales. «La question, relèvera-t-il, n’est pas celles des moyens mais celle de leur gestion. Il s’agit de définitivement sortir de la bureaucratie de gestion». Dans ce sens, considérant que «le management industriel nécessite une gestion rationnelle, moderne et modernisée», Djerad dira que «les compétences sont là, à nous de leur faciliter l’apprentissage du management industriel dont l’objectif demeure celui du gain». «D’où, enchaînera-t-il, la nécessité d’adopter le principe de la concurrence et de l’égalité des chances, tant aux employés qu’aux cadres, en vue de faire du complexe un pôle productif, fructueux et créateur de richesses et de postes d’emploi en faveur de l’ensemble des parties prenantes du complexe (l’entreprise, les travailleurs, l’Etat et les citoyens)». Abordant le deuxième axe de l’approche industrielle nationale, il indiquera qu’il est question de faire du complexe d’El Hadjar un soubassement de PME/PMI au profit des industries de transformation notamment dans la région. Sur cet aspect, Djerad invitera les investisseurs, comme d’ailleurs les porteurs de projet dans le cadre de la micro-entreprise (hors Ansej) et start-up auxquels il promet des avantages et incitations de l’Etat, à la création de PME/PMI dans différentes filières de transformation, notamment celle agroalimentaire, sur les 100 hectares recouvrés. Enfin, s’agissant du troisième et dernier axe, il dira que c’est celui de l’intégration industrielle avec d’autres secteurs d’activité tels que l’Agriculture, le Commerce dont la finalité est de créer une synergie dans la vision globale de l’économique nationale.