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jeudi 18 avril 2024

Division

Considéré comme un intrus au sein de la Nupes depuis le départ, Fabien Roussel, qui défend le patrimoine français et soutient la police (hors bavures), continue à tracer sa route et n’hésite pas à critiquer La France Insoumise et ses dirigeants lorsqu’il estime que ceux-ci dépassent les bornes du bon sens. Aujourd’hui, suite à une interview accordée au magazine «L’Express», le dirigeant du Parti communiste a une fois encore suscité l’ire de ses alliés. Fabien Roussel considère qu’il est temps de repenser la coalition de gauche, formée à l’occasion des législatives de juin 2022, qui visait à réunir différentes formations de gauche pour éviter les divisions et avoir un groupe renforcé à l’Assemblée. Le secrétaire national du PC français voit dans la Nupes une organisation «dépassée» et qu’«il faut rassembler bien au-delà». Jusqu’à un ancien Premier ministre, honni par une partie de son camp : Bernard Cazeneuve. «Nous devons parler à toute la gauche. Il n’est pas imaginable d’exclure qui que ce soit si l’on veut incarner une force de progrès capable de l’emporter», assume l’ancien prétendant à l’élection présidentielle. «Je le dis à Bernard Cazeneuve (…) notre programme ne saura s’accommoder du capitalisme, il portera avant tout une transformation sociale radicale», précise le député PCF du Nord. Alors que doit se tenir cette semaine un séminaire des groupes composant la Nupes à l’Assemblée Nationale, visant à réfléchir aux rapports de force et au fonctionnement de cette dernière. Le patron des communistes considère que cette gauche, qui s’accommode de l’économie de marché propre au capitalisme, «a disparu» avec l’ex-président de la République socialiste. «Fabien Roussel a raison ! Rencontrons-nous et reconstruisons une gauche de responsabilité et de crédibilité qui redonne l’espérance aux Français», a ainsi répliqué Bernard Cazeneuve sur Twitter. Mais l’appel franc de Fabien Roussel n’a pas été du goût de ses partenaires de La France Insoumise. Le député LFI Alexis Corbière a ainsi répondu sèchement via les réseaux sociaux : «Pour élargir la Nupes jusqu’à la victoire, commençons aussi par cesser de la dénigrer régulièrement». «Le combat pour l’unité de notre camp et son renforcement est une exigence de chaque instant. En cette période de mobilisation, n’alimentons pas la chronique de la division», a ajouté l’élu francilien. Il faut dire que Bernard Cazeneuve, qui fut ministre de l’Intérieur entre 2014 et 2016 dans le gouvernement de Manuel Valls, est régulièrement critiqué par une partie de la gauche pour sa fermeté sur les questions régaliennes et son attachement à la laïcité. Le député Insoumis Paul Vannier a, lui, saisi l’occasion pour brocarder une nouvelle fois la candidature de Fabien Roussel en 2022 : «Son petit jeu de diviseur nous a déjà coûté le second tour de la présidentielle». À ce titre, ce n’est pas la première fois que le patron des communistes est la cible de LFI. Son score de 2,28 % au premier tour de la présidentielle était plus grand que la différence de 1,20 % qui existait entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, empêchant, selon les Insoumis, leur chef de file d’affronter en face-à-face Emmanuel Macron. Rien n’indique, toutefois, que les électeurs communistes auraient choisi de voter pour Jean-Luc Mélenchon si Roussel s’était désisté. Il a ainsi surtout servi de bouc émissaire pour justifier la défaite du candidat Insoumis, et surtout la présence une seconde fois de Marine Le Pen au deuxième tour de la présidentielle. Reste aujourd’hui que l’idée du communiste est plutôt bien accueillie à gauche, malgré la levée de boucliers des Insoumis qui seraient certainement dépités de ne plus être les chefs de cette nouvelle coalition.

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