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mercredi 22 mars 2023

Distribution anarchique, manque de laiteries et détournement du produit / Lait : les raisons d’une crise qui perdure…

Le décor ne risque pas de changer cette année encore. En effet, les longues files d’attente pour le lait en sachet feront partie de notre quotidien durant tout ce mois de ramadhan. Pour cause, l’absence de laiteries dans environ 20 wilayas, le détournement des sachets de lait par des distributeurs intrus sont pointés du doigt par le président de la Fédération des distributeurs de lait.

Par Thinhinane Khouchi

Malgré les nombreuses promesses du ministère du Commerce, à la veille du ramadhan et au premier jour de ce mois sacré, de longues files se sont dressées devant les commerces vendant du lait. Le président de la Fédération nationale des distributeurs de lait, Farid Oulmi, a mis en garde contre l’aggravation de la crise du lait pendant le ramadhan, en raison de l’incapacité à la contenir et à corriger de nombreuses erreurs, qui, selon lui, prive les Algériens d’un sachet de lait dans de nombreuses wilayas. En effet, dans une déclaration à un média national, Oulmi a souligné que «si la capitale qui abrite une laiterie à Birkhadem, avec un quota de production journalière de plus d’un demi-million de litres par jour, et la présence de 12 laiteries privées qui produisent 450 000 litres, souffre d’une mauvaise distribution, qu’en est-il de l’Algérie profonde dans laquelle environ 20 wilayas sont sans laiteries, telles que Khenchela, Bouira, Jijel, Bordj Bou Arréridj, Batna, Biskra, El Tarf, Tébessa , Mila… et autres, dans lesquelles les distributeurs sont obligés de se déplacer vers les wilayas voisines et parcourir de longues distances pour apporter du lait aux citoyens…». A noter que l’Algérie compte 15 laiteries publiques et 102 privées. Oulmi a également pointé du doigt de nombreux «intrus» distributeurs qui détournent le camion et vendent le lait à des prix non réglementés, que ce soit aux marchands informels, aux cafés et aux magasins, qui au prix de 30 dinars et plus. Il a expliqué que le propriétaire du camion qui vient de Tipasa ou de Blida pour charger le lait de l’usine de Birkhadem et parcourt une distance de plus de 100 km aller-retour, «ne vendra pas de lait avec une marge bénéficiaire inférieure à 1,8 dinar par sachet, ce qui est agréé par les autorités». Le président de la Fédération a révélé que l’usine de Birkhadem, qui est assignée par l’Office national du lait pour couvrir les besoins de la capitale, approvisionne désormais d’autres wilayas comme Blida et Tipaza avec 60 camions par jour, dont beaucoup changent de destination et vendent le lait à des prix variant entre 33 et 35 dinars le sachet, ce qui a affecté la part de la capitale, où de nombreuses communes connaissent une pénurie et un déséquilibre de distribution. Par ailleurs, Oulmi a critiqué également l’ouverture de points de vente dans les laiteries, ce qui provoque des files d’attente interminables depuis l’aube, ce qu’il considère comme une «atteinte à la dignité du citoyen».
Il aurait été plus approprié de programmer une répartition équitable aux communes. Enfin, Farid Oulmi a confirmé que la fédération a proposé au ministère du Commerce de coopérer afin de suivre le chemin du lait et d’éliminer le phénomène de détournement de ce produit de large consommation, en établissant une feuille de route claire sous la supervision des équipes d’inspection et de sécurité. «Cependant, le ministère n’a pas répondu à cette demande et a choisi de travailler seul sans pouvoir rationaliser la distribution et éliminer la crise», a-t-il déclaré.
T. K.

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