Des biens appartenant à l’ancien homme d’affaires Mahieddine Tahkout, non déclarés aux instances judiciaires, ont été saisis le week-end dernier. La valeur globale des biens en question est de 1 000 milliards de centimes, a indiqué, hier, la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN). La DGSN a diffusé une vidéo montrant des biens de Tahkout, qui fait l’objet de poursuites judiciaires, saisis la semaine dernière par les services de la Sûreté nationale, représentés par le service central de lutte contre le crime organisé et le service de wilaya de la police judiciaire de la Sûreté d’Alger.Cette saisie au niveau d’entrepôts situés dans les communes de Réghaïa, Ouled Fayet, Dar El Beïda et Staoueli (Alger) ainsi qu’un entrepôt dans la wilaya de Béchar, a été effectuée suite à un mandat de perquisition délivré par le parquet compétent. Selon la même source, ces biens ont été dissimulés par des membres de la famille et des proches de Mahieddine Tahkout et n’ont pas été déclarés aux juridictions compétentes. Et ce, afin de procéder à leur transfert et à leur vente de manière clandestine, ajoute la même source. La perquisition s’est soldée, apprend-on, par la saisie de «507 véhicules, dont 267 véhicules touristiques de luxe et 84 camions de différentes marques, de jet-skis, de bateaux de plaisance et de motos de luxe». Aussi, plus de 800 cartons de pièces détachées automobiles et 30 conteneurs comprenant 63 nouveaux moteurs d’autobus ont également été saisis. La valeur globale des biens saisis s’élève à près de 1 000 milliards de centimes, selon la DGSN qui précise qu’«une partie des véhicules était dotée de fausses plaques d’immatriculation et qu’une autre partie était en cours de régularisation administrative, avec la complicité de fonctionnaires de l’administration». Les services de la Sûreté nationale ont indiqué que 24 suspects sont impliqués dans cette affaire, dont des membres de la famille et des proches de Mahieddine Tahkout. Ces individus ont été présentés devant le parquet compétent pour «dissimulation de produits issus de crimes de corruption, blanchiment d’argent et dissimulation de produits du crime, conclut la même source. Outre les biens se trouvant sur le territoire national, des sommes astronomiques ont été également détournées vers
l’étranger par des hommes d’affaires, actuellement poursuivis par la justice. Les autorités publiques ont exprimé leur détermination à récupérer l’argent détourné. S’exprimant sur la question, lors d’une entrevue avec les responsables de médias nationaux, le Président Tebboune avait affirmé que la récupération des fonds détournés vers l’étranger était tributaire du prononcé de jugements définitifs dans les affaires intentées à l’encontre des auteurs qui, a-t-il ajouté, «devront, un jour, dévoiler les emplacements secrets de ces fonds». De son côté, le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, avait réaffirmé la volonté de l’Etat et sa détermination à récupérer l’argent pillé et détourné vers
l’étranger et ce, à travers l’activation d’une série de mécanismes juridiques dans le cadre des conventions internationales.
Répondant aux questions des député lors du débat du Plan d’action du gouvernement (PAG), Benabderrahmane a fait état de «l’adoption d’une approche globale concernant ce dossier (argent pillé) à travers la mise en place de mécanismes de coordination de haut niveau, outre le lancement d’une série de procédures avec les pays vers lesquels les fonds pillés ont été détournés».
Massi Salami