Réagissant à la correspondance n° 50 du 31 mai 2021, émanant du ministère de l’Éducation nationale, visant à dispenser les élèves non-voyants, sourds et muets, atteints de troubles de l’autisme ainsi que les élèves trisomiques de l’examen de fin de cycle primaire, l’Union des aveugles a dénoncé une disposition qui dévalorise les élèves atteints de cécité. En effet, à travers une lettre ouverte adressée aux autorités compétentes, l’Union des aveugles a exprimé son refus à une dispense des élèves non-voyants de l’examen de fin de cycle primaire, décidée par le ministère de l’Éducation nationale. Elle indique que «nous considérons, en tant que non-voyants, qu’il est très dévalorisant pour des élèves atteints de cécité d’être dispensés, sans raisons objectives, des examens nationaux». À ce propos, elle a considéré que «le non-voyant est totalement apte à affronter ces examens, tous cycles confondus, au même titre que l’ensemble des élèves de la République». Selon l’Union des aveugles, «cette décision est même contraire au principe de l’égalité des chances stipulé par la loi n° 08-04 du 23 janvier 2008, portant loi d’orientation sur l’éducation nationale». «La mesure qu’elle dicte ne peut avoir comme effet que l’empêchement des élèves non-voyants et de leurs enseignants à vouloir relever le défi d’un examen national, comme elle provoquera un coup d’arrêt des efforts consentis sur le long chemin de l’insertion dans la société», a indiqué l’Union des aveugles dans sa lettre ouverte adressée aux autorités compétentes, précisant qu’un «élève atteint de cécité possède, comme ses camarades, toutes les capacités qui lui permettent, moyennant des adaptations et aménagements des épreuves, de franchir avec compétence et avec succès l’ensemble des examens». «L’histoire contemporaine ou plus ancienne, dans notre pays comme de par le monde, nous enseigne sur les réussites et prouesses dont ont été capables d’illustres non-voyants dans divers domaines comme celui de la littérature, du droit, de la diplomatie, de la politique et même des sciences appliquées et expérimentales», a persisté l’Union des aveugles, ajoutant : «Nous ne doutons pas que notre insistant appel, ainsi que celui de plusieurs des associations représentatives seront entendus et aboutiront à l’annulation d’une décision que nous jugeons particulièrement injuste, dévalorisante et qui pourrait être lourde de conséquences pour la poursuite des études ou pour l’accès à l’emploi». Enfin, il est à rappeler qu’en date du 31 mai 2021, les cinquante Directions de l’éducation ont été destinataires d’une correspondance émanant de la Direction de l’enseignement spécialisé et de l’enseignement privé relevant de la Direction générale de l’enseignement du ministère de l’Education nationale. La correspondance en question, portant le numéro 50, souligne que dans le cadre de l’égalité des chances prévue par la loi n° 08-04 du 23 janvier 2008 portant loi d’orientation sur l’éducation nationale, tous les élèves aux besoins spécifiques dont les non-voyants, les sourds-muets et les enfants atteints de troubles de l’autisme et les trisomiques sont dispensés de l’examen de fin de cycle primaire prévu demain mercredi. La correspondance précise que la moyenne de passage au cycle moyen sera calculée à partir de la moyenne annuelle de l’évaluation continue de l’année scolaire en cours qui doit être égale ou supérieure à 5/10, après vérification du dossier sanitaire de l’élève, soit après confirmation du handicap. Le département de Mohamed Ouadjaout soutient que les élèves atteints des troubles précités sont concernés par les deux autres examens officiels, à savoir le BEM et le baccalauréat.
Thinhinene Khouchi