Alors que Washington communique depuis plusieurs semaines sur ses réussites diplomatiques au Moyen et Proche-Orient où de nombreux pays ont normalisé leurs relations avec l’État d’Israël, les discussions avec la Corée du Nord semblent au point mort. Pourtant, lors de la première partie de son mandat Donald Trump avait semblé miser beaucoup sur une réussite diplomatique exceptionnelle avec Pyongyang, cette puissance nucléaire qui a menacé à des dizaines de reprises les États-Unis d’une attaque annihilant la puissance américaine. Mais aujourd’hui le chef de la diplomatie du président républicain, Mike Pompeo, a reconnu que les négociations avec la Corée du Nord de Kim Jong Un si elles n’avaient pas permis les progrès escomptés, se poursuivaient sous forme de discussions en coulisses. «Nous espérions pouvoir faire plus de progrès, que le président Kim prendrait une autre direction, mais je reste optimiste», a-t-il déclaré lors d’un entretien avec le cercle de réflexion Atlantic Council. «Il ne se passe plus rien en public, mais il y a toujours énormément de travail qui continue, entre nous et nos alliés dans la région, les Japonais, les Sud-Coréens, et il y a même des efforts avec les Nord-Coréens pour qu’ils comprennent qu’il y a une occasion à saisir», a-t-il ajouté. Après une dangereuse escalade des tensions au début de son mandat, le président américain Donald Trump a créé la surprise en acceptant en 2018 un sommet historique avec Kim Jong Un. Mais malgré trois rencontres, aucun progrès n’a été réalisé en matière de dénucléarisation de Pyongyang. Et les discussions sont désormais officiellement à l’arrêt depuis de nombreux mois. Donald Trump continue néanmoins de vanter son entente avec le dirigeant nord-coréen comme l’un des acquis de sa présidence. Aujourd’hui, Trump médiatise autant que possible ses succès diplomatiques auprès de nombreux pays arabes, mais continue à être distancé par Joe Biden, le candidat démocrate de 78 ans. L’annonce d’une réussite des négociations avec Pyongyang apporterait un second souffle à sa campagne présidentielle et lui permettrait de se présenter comme le premier président américain à accomplir l’exploit de dompter le régime communiste. Si au contraire rien de positif ne venait du côté de la Corée du Nord, cela restera une tache sur le mandat du président républicain qui avait promis, encore et encore, qu’il serait celui qui ferait cesser les hostilités entre Washington et Pyongyang.
F. M.