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jeudi 18 avril 2024

Dialogue

Cela fera bientôt une année que l’administration Biden est à la Maison-Blanche et la promesse de campagne de renouer avec l’accord sur le nucléaire iranien n’a toujours pas été tenue. Bien au contraire le président Démocrate semble tenir la ligne, dure et punitive de son prédécesseur tant décrié, Donald Trump. Depuis une année de nombreux pays, notamment européens ont tentés de convaincre Washington de revenir dans cet accord mis en place par Barack Obama, dont Joe Biden a été le vice-président huit années durant, sans succès. Aujourd’hui, le chef de la diplomatie irakienne Fouad Hussein a appelé à son tour jeudi, lors d’une visite à Téhéran, l’Iran et les États-Unis à entamer des négociations directes sur le dossier nucléaire. Après cinq mois d’interruption, les négociations pour sauver l’accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015 ont repris fin novembre à Vienne. L’enjeu des pourparlers vise à faire revenir dans le pacte les États-Unis qui l’avaient quitté en 2018 et avaient rétabli des sanctions contre Téhéran. Les États-Unis participent aux négociations de manière indirecte, Téhéran refusant des discussions directes avec Washington. « Nous appelons (…) à des négociations directes entre les deux parties. L’intérêt de l’Irak, c’est d’aider les deux parties à dialoguer autour d’une table », a affirmé Hussein lors d’une conférence de presse commune avec son homologue iranien Hossein Amir-Abdollahian. « On l’a proposé aux Américains et nous avons fait cette proposition » aux Iraniens, a-t-il ajouté. Hussein a rappelé que les négociations avec la partie américaine se faisaient « via l’émissaire européen ». « Nous pensons que le temps est venu pour des négociations directes entre Washington et Téhéran (…) pas juste autour du projet nucléaire, mais aussi autour des sanctions », a-t-il poursuivi. Pour le ministre irakien, dont le pays est voisin de l’Iran, la tension entre Téhéran et Washington « impacte directement la situation politique et sécuritaire en Irak » et une détente entre eux peut avoir un « effet positif » sur les plans politique, économique et sécuritaire. Son homologue iranien n’a pas répondu directement à l’appel de Hussein. « Les Américains envoient quelques messages de façon non écrite aux réunions et reçoivent des réponses » de l’Iran de manière indirecte, a-t-il dit. « Nous voulons aboutir à un bon accord et nous espérons que les autres parties viennent aussi négocier avec (…) la même bonne volonté », a-t-il ajouté. Les négociations de Vienne doivent reprendre lundi après une interruption de dix jours. L’Irak est pris en étau depuis des années entre ses deux partenaires les plus influents, les États-Unis et l’Iran, eux-mêmes deux pays ennemis, et s’est plaint à plusieurs reprises que leur rivalité ait des répercussions sur son sol. Toutefois, pour Washington cette question-là ne semble pas aujourd’hui être une priorité, car comme dans de nombreux autres dossiers, l’on voit bien que finalement toutes les critiques faites sur les décisions prises par Donald Trump étaient plus idéologiques que sincères et qu’une fois au pouvoir les Démocrates, que cela soit avec l’Iran, la Chine ou l’immigration, suivent, peu ou prou, la même politique que celle de l’ex-président Républicain.

 

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