Lors du premier mandat d’Emmanuel Macron, le gouvernement, qui disposait d’une majorité absolue au Parlement, à fait passer plusieurs grandes réformes, dont celle sur le travail, la moralisation de la vie publique ou encore celle très attendu sur le séparatisme. Aujourd’hui, alors que le nouveau quinquennat de Macron débute tout juste, Gérald Darmanin annonce le report, à la demande de Matignon, du projet de loi immigration dont l’examen devait commencer au Sénat en octobre, remplacé par un « grand débat » sur le sujet à l’Assemblée Nationale et au Sénat. « En octobre, nous mettrons à l’ordre du jour de l’Assemblée Nationale et du Sénat un grand débat sur l’immigration avant qu’un projet de loi finalisé ne soit présenté. Nous avons une proposition de texte législatif, mais pour un tel sujet, deux mois de concertation ne sont pas de trop », a déclaré le ministre de l’Intérieur au quotidien Le Figaro. La semaine dernière, le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau s’était réjoui que le texte soit examiné en première lecture au Sénat. Il devait l’être dans la semaine du 10 octobre, avait indiqué une source gouvernementale. Il s’agit d’un changement de calendrier et de méthode, explique-t-on dans l’entourage du ministre, à l’offensive sur ce thème depuis le début de l’été. Le grand débat dans les deux chambres du Parlement sera précédé, « à la demande de la Première ministre » Elisabeth Borne d’une concertation au ministère de l’Intérieur « avec tous les partis, les partenaires sociaux, les associations et les représentants de la société civile », précise Gérald Darmanin. Cette concertation se fera « sur la base de nos propositions », a poursuivi le ministre, dont certaines ont déjà été annoncées ces derniers jours comme le conditionnement d’un titre de séjour à « l’obtention d’un certificat prouvant la maîtrise du français et l’acceptation des valeurs de la République ». L’on se doute d’ores et déjà que le débat sur ce projet de loi sera houleux à l’Assemblée ou le parti présidentiel a perdu sa majorité absolue. Les députés de La France Insoumise et de la NUPES, coalition de plusieurs partis de gauche, se battront sans conteste bec et ongles contre la réforme gouvernementale. Reste à voir si le groupe du Rassemblement National, second groupe avec le plus de députés au Parlement, se rangera lui du côté du gouvernement pour soutenir cette réforme attendue depuis longtemps par le parti de Marine Le Pen. Surtout que depuis leur « défaite » les représentants du parti présidentiels ont cessés pour la plupart de tenir leur langage habituel de diabolisation du RN et parle du deuxième groupe du parlement comme un groupe avec lequel des accords et des alliances peuvent être passés.