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dimanche 28 mai 2023

Deuxième jour du Colloque international sur la réduction du risque sismique: «L’Algérie est confrontée à un large éventail de risques majeurs», selon les experts

Les travaux du Colloque international sur la réduction du risque sismique en Algérie se sont poursuivis hier au Centre international des conférences.

Par Meriem Benchaouia
Une manifestation organisée par le ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, sous le haut patronage du président de la République,  Abdelmadjid Tebboune, dont l’objectif principal est  de permettre l’échange de nouvelles données scientifiques et techniques acquises en matière de sismologie. En outre, apporter, à travers la contribution d’experts, des recommandations dans le domaine de la construction et  l’adoption d’une approche scientifique et pragmatique en matière de gestion des catastrophes. A travers  plusieurs  conférences et ateliers, des spécialistes nationaux et étrangers  ont pris part à cet événement aux côtés des différents intervenants dans le secteur de l’Habitat. Ces derniers  ont discuté de tous les aspects liés à la réduction du risque sismique, notamment en matière de prévention. Le colloque fut donc l’occasion pour les  intervenants d’échanger leurs expériences, à la lumière des enseignements tirés des catastrophes vécues, aussi bien dans le pays qu’à l’étranger.  Le délégué national aux risques majeurs, Hamid Afra, a indiqué que  les pertes économiques causées par les séismes, les inondations et les feux de forêt ont dépassé 5,5 milliards de dollars, de 2004 à 2022. Le responsable a précisé que depuis 1950, les inondations étaient plus fréquentes et représentaient 61 % des événements catastrophiques enregistrés durant cette période. Toutefois, les séismes sont les plus coûteux du point de vue économique, avec une perte de 10 milliards de dollars, selon M. Afra, précisant que ces séismes ont touché une population de 1,4 million de personnes, avec près de 6 000 décès. Le délégué national a souligné, par ailleurs, que «le vrai impact financier des catastrophes se détermine à l’aide d’études probabilistes qui peuvent estimer les pertes annuelles moyennes sur un horizon à long terme à plus de 1 milliard de dollars, ce qui représente 0,7 % du PIB». «L’Algérie est confronté à un large éventail de risque majeurs. Actuellement, on est passé à 18 risques majeurs, avec l’introduction d’autres risques émergents, notamment les risques climatiques extrêmes, le risque cybernétique, le risque spatial, le risque d’acridiens et le risque biotechnologique», a-t-il relevé, ajoutant que le réchauffement climatique avait aggravé la fréquence et l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes. Concernant le risque d’inondation, le même responsable a fait savoir que 865 zones inondables ont été recensées à travers le territoire national. De son côté, le Professeur Abdelkrim Chelghoum, président du Club des risques majeurs, a salué l’engagement du ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Mohamed Tarek Laribi, à actualiser la Réglementation parasismique algérien (RPA), qui n’a pas été révisée depuis 2003. «La révision du RPA va rehausser le seuil de sécurité pour les ouvrages et les infrastructures», a-t-il estimé. Pr Chelghoum s’est encore félicité de la décision du Président Tebboune, relative à la mise en place d’une police de l’urbanisme, précisant que cette dernière est «un élément essentiel dans l’acte de construire».
Présentation des techniques de pointe
Les techniques de pointe de conception antisismiques ainsi que les réglementations et les lois, ont été présentées   lors  de ce colloque. Dans ce cadre, le directeur des études à l’Institut de physique du globe à Strasbourg (France), le Pr Moustapha Maghraoui, a mis en avant les régions qui connaissent une activité sismique en Algérie, ainsi que les pertes humaines et matérielles causées par les séismes survenus par le passé, soulignant la nécessité d’intégrer les données géologiques et géophysiques dans l’évaluation des risques sismiques. Le même intervenant a plaidé pour le développement d’un système d’alerte sismique pour réduire les risques de ce type de catastrophes, relevant l’importance des recherches scientifiques conduites par les experts. Pour sa part, le Dr Bechtola a présenté un exposé sur la table à vibration moderne, que le Centre national de recherche appliquée en génie parasismique vient d’acquérir, et qui permet de réaliser les différentes opérations de simulation sur les bâtiments. De son côté, le Pr Colin Taylor (Royaume-Uni) a souligné l’importance du rôle essentiel de l’intégrité professionnelle, citant à titre d’exemple le tremblement de terre qui a frappé San Francisco (Etats-Unis) en 1971, amenant les architectes à développer les conceptions de construction.
M. B.

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