Face au manque de la ressource hydrique, le dessalement de l’eau de mer et le traitement des eaux usées apparaissent comme une alternative. Cette technique offre une solution durable pour répondre aux besoins locaux en eau potable et réduire la pression sur cette substance vitale.
Par Louisa Ait Ramdane
Le dessalement est-il la solution miracle qui va permettre au pays de faire face au manque de ressource hydrique, sachant que l’Algérie a déjà une expérience de cette technique de production d’eau potable ? Le ministre des Ressources en eau, Mustapha-Kamel Mihoubi est convaincu que le recours aux techniques de dessalement de l’eau de mer et le traitement des eaux usées s’impose en tant que solution efficace et pertinente pour parer au déficit en cette matière vitale. Cette technique fait partie de la stratégie nationale en termes de mobilisation de la ressource, a expliqué le ministre. «L’unique solution pour garantir l’alimentation en eau potable à long terme est de
s’orienter vers l’exploitation des eaux non conventionnelles, dont le dessalement de l’eau de mer», a expliqué le ministre au Forum de la Radio nationale.
Dans ce contexte, le ministre des Ressources en eau a rappelé que l’Algérie dispose actuellement de 11 stations de dessalement de l’eau de mer, dont dix produisent 2 millions de mètres cubes par jour. Il a ainsi déclaré qu’un bon nombre de projets sont en cours d’étude avec pour objectif pouvoir doubler le nombre de stations de dessalement de l’eau de mer, passant de ce fait de 11 stations actuellement à 22 stations d’ici l’horizon 2030. En attendant le montage progressif des nouvelles stations, le ministre a évoqué l’option d’extension de celles d’El Tarf, Béjaïa et d’Alger (celle d’El Hamma) qui va passer de 200 à 240 milles à titre d’exemple. «On est en train de voir le montage financier de ces extensions», a-t-il déclaré, ajoutant qu’il s’agit de solutions pratiques, rapides et faciles.
Mihoubi a relevé que l’Algérie a connu une faible pluviométrie depuis vingt ans, ce qui a nécessité, a-t-il indiqué, l’application de la stratégie d’économie de l’eau en raison de ses répercussions positives, vu qu’elle concerne en premier lieu lecomportement du citoyen. Selon ses récentes déclarations, le déficit en eau en Algérie tourne autour de 20-30 % en moyenne depuis trois ans au moins.
S’exprimant sur les coupures d’eau fréquentes dans plusieurs localités, le ministre l’a expliqué par le travail de certains réservoirs qui dépassent leur capacité, en plus des fuites que les services compétents s’emploient à réparer. Néanmoins, le premier responsable du secteur hydrique a souligné que cette situation sera éliminée dans les prochains jours.
Concernant l’approvisionnement des zones d’ombre en eau potable, Mihoubi fera savoir que ces dernières ont bénéficié de
3 110 projets et qu’une enveloppe financière estimée à 330 milliards de dinars leur a été allouée.
A noter que les Algériens consomment annuellement entre 3,6 et 4 milliards de mètres cubes, dont 30 % proviennent de barrages, tandis que le reste provient de puits et de stations de dessalement de l’eau de mer.
L. A. R.