Les opposants à l’actuel secrétaire général du Front de libération nationale (FLN) ont occupé, jeudi dernier, le siège national du parti à Hydra (Alger). Des scènes de grande anarchie, voire de violence, ont été constatées, rappelant des épisodes similaires vécus, ces dernières années, par la première force politique du pays.
Par Massi Salami
Ainsi, à quelques semaines des élections locales, le FLN renoue avec la crise. Les protestataires réclament le départ de l’actuel SG, Abou El Fadhl Baâdji, auquel ils retiennent plusieurs griefs. Ce dernier tente de se montrer imperturbable et accuse ses détracteurs. Suite à cette démonstration de force, Abou El Fadh Baâdji, a annoncé avoir déposé trois plaintes contres les personnes responsables du squat du siège du parti. Dans une vidéo enregistrée, dans la soirée d’avant-hier, Baâdji a qualifié ces détracteurs de «résidus de la issaba ayant l’habitude de marchander avec les listes électorales». Il leur a reproché d’avoir payé des baltadjia pour participer à l’occupation du siège national du parti. Comme, il les a invités à se diriger vers la justice pour trancher le conflit qui les oppose. Mais pour ses adversaires, la page Baâdji est déjà tournée. Une commission de coordination a été installée et la destitution de l’actuel SG a été prononcée. Des membres de cette commission, apprend-on de sources médiatiques, ont saisi le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales. Les sénateurs Fouad Sebouta et Ahmed Benaï se sont basés dans leur correspondance à la tutelle sur le PV d’un huissier de justice des travaux de la réunion de la commission de coordination, accompagnée de 297 signatures de membres du Comité central. Entre autres décisions prises, le retrait de confiance à Abou El Fadhl Baâdji et sa déchéance de son statut de militant, ainsi que le membre du bureau politique Rachid Assas. De son côté, le SG du FLN a saisi le tribunal administratif, en accusant ses détracteurs d’agression contre le siège national du parti, la destruction de biens s’y trouvant et le paiement de baltadjia pour s’en prendre aux militants. Pour rappel, ce bras de fer dure depuis plusieurs mois et vient de connaître son apogée cette semaine. Les opposants à Baâdji semblent bien avancés dans leur entreprise de désigner un SG par intérim, auquel elle sera dévolue la tâche de préparer un congrès extraordinaire. L’ancien député de Chlef et actuel président du groupe parlementaire du tiers présidentiel au Conseil de la nation, Ahmed Benaï est pressenti pour ce poste. Il est notamment reproché à l’actuel SG de l’ex-parti unique le retard dans la tenue du congrès et la non-convocation de réunions du bureau politique. Bien d’autres accusations ont été faites à Baâdji, liées notamment à la gestion et la prise de décision au sein du parti. Lui, s’est toujours défendu en avançant l’argument selon lequel il n’a nullement dépassé les délais fixés pour la tenue du congrès, invoquant des résolutions du parti qui précisent que «la tenue du congrès dépendait des échéances électorales». Autrement, l’agenda politique prime sur le fonctionnement organique du parti. Ainsi, la priorité, dans l’immédiat, pour la direction actuelle du FLN, est la préparation des prochaines locales et l’élaboration des listes électorales. C’est ce que refusent catégoriquement ses adversaires. Tout compte fait, les prochains jours s’annoncent chauds au sein du vieux parti.
M. S.