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vendredi 19 avril 2024

Des ballons… des ballons… à n’en plus finir

Réunis à Bruxelles, à quelques jours du premier anniversaire de l’invasion russe de l’Ukraine, les représentants des 50 pays qui soutiennent cette dernière ont réaffirmé leur détermination à se tenir à ses côtés quoi qu’il en coûte, et quelque temps que cela prenne. La rencontre s’étant déroulée à huis clos, et le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, n’ayant pas encore tenu sa conférence de presse, on ne sait trop si une fois de plus l’unanimité avait été de la partie ou si dans le nombre il s’en était trouvé pour faire entendre des voix discordantes. Cela du reste ne serait pas pour étonner, vu qu’on en connaît qui depuis le début ne se reconnaissent pas dans la guerre par procuration à outrance contre la Russie, entretenue en premier lieu par les Etats-Unis, la Pologne et les pays Baltes. En attendant, les Ukrainiens manquent de munitions, non pas parce que ils n’en reçoivent pas en quantités suffisantes de la part de leurs alliés, mais parce que l’Otan prise dans son ensemble en produit moins que ce dont en réalité ils ont besoin pour tenir quotidiennement l’ennemi en respect. Ce détail a été livré aux journaux par Jens Soltenberg lors d’une précédente réunion. Si les forces ukrainiennes doivent battre en retraite, ce sera entre autres parce qu’elles se seront trouvées à court de munitions.

Des pays comme la France ne peuvent plus leur en donner, car leurs réserves sont en train de fondre à vive allure. Or ce qui est vrai de la France, qui elle ne s’en cache pas, doit être dans une bonne mesure vrai des autres supposées grandes armées européennes. Ainsi donc, au bout de la première année de guerre, elles sont déjà en manque de munitions. On sait par ailleurs qu’elles le sont aussi en termes de chars, d’avions, de lance-roquettes, et bien sûr de missiles. Des missiles, il n’en existe pas suffisamment pas même dans les arsenaux américains. Et l’administration Biden, qui en a fait tirer à des centaines de milliers de dollars la pièce contre des ballons qui de son propre aveu ne représentaient aucun danger. Plus absurde encore, elle a abattu en fait non pas des ballons – ce qui n’a été le cas de façon certaine que la première fois, lorsqu’elle s’en est prise au gros ballon chinois, abattu au large de la Caroline du Sud le 4 février – car les trois autres fois, elle ne savait pas, et d’ailleurs ne sait toujours pas, ce qu’elle a fait abattre. Sur le troisième ou le quatrième, qui plus est, ce sont deux missiles qui ont été tirés, un premier ayant raté sa cible. Bien qu’officiellement, ces objets volants non identifiés aient été appelés des «objets», sans plus de précision, dans les médias et sur les réseaux sociaux, on en parle comme s’il s’agissait de ballons, en dépit de leurs formes bizarres. Les Américains ne disent même plus qu’ils sont chinois. Ils ne disent pas non plus qu’ils sont russes, ni qu’ils viennent d’ailleurs. S’ils n’en en savent pas plus que cela, rien ne garantit qu’il n’en va pas en apparaître d’autres dans leur ciel, ou dans celui du Canada, puis d’autres, puis d’autres encore. Ils en abattront combien avant de se rendre compte que l’on se moque d’eux, et qu’ils arrêtent de puiser dans leurs réserves déjà fondantes pour fait de guerre en Ukraine ? Comme si ce scénario cauchemardesque leur avait déjà effleuré l’esprit, et qu’ils se voient sombrer dans le ridicule, l’un d’eux, John Kirby, le porte-parole attitré pour ces questions-là, a laissé entendre que peut-être ils ne chercheraient même pas à descendre ceux qui éventuellement feraient leur apparition. Des fois que plus on en abat, plus il en apparaît.

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