Les partis politiques et les indépendants en course pour l’APN ont jusqu’à aujourd’hui pour déposer leurs dossiers de candidature. Avec de nouvelles règles du jeu, les électeurs s’attendent à de nouvelles têtes à la chambre basse du Parlement. Mais surtout à des élus du peuple intègres et capable de défendre les intérêts de la population. La spécificité pour le prochain mandat législatif est que le nombre de listes d’indépendants dépasserait celles présentées par les partis politiques. Un détail annonciateur d’une concurrence féroce pour les sièges au niveau des différentes wilayas du pays. Certains leaders politiques avaient d’ailleurs exprimé des appréhensions quant au soutien dont bénéficient la société civile et les jeunes en prévision des prochaines joutes électorales. Des craintes qui renseignent sur le poids que devrait avoir certaines personnalités et autres activistes associatifs sur l’échiquier politique local. L’ascension de ces derniers fera perdre des sièges à des formations politiques qui n’avaient pas l’habitude, de par le passé, de douter de leurs quotas ou de se faire concurrencer dans leurs assiettes électorales, aux résultats quasiment connus d’avance. Avec le nouveau code électoral, l’on devrait s’attendre à bien des surprises. Partis ou indépendants, de nombreux paramètres devraient être pris en considération lors de la confection des listes. Des listes de personnalités connues, crédibles et engagées dans les affaires locales et de proximité pourraient facilement damer le pion aux partis les plus connus. En l’absence de la chkara et avec les facilitations dont bénéficieront les listes des jeunes et de la société civile en termes d’impression et d’affichage, l’on peut affirmer que la bataille électorale sera d’égal à égal. Pour une fois, les programmes politiques des uns et des autres seront soupesés par la population avant de faire leur choix et la présence sur le terrain à travers une campagne électorale ciblée et efficace est plus que nécessaire. Le grand enjeu pour les prochaines élections législatives est de regagner la confiance de la population à travers des candidats à la hauteur des attentes et des promesses qui seront faites. Les partis politiques, pour une bonne partie d’entre eux, trouveront toutes les peines du monde à convaincre après avoir déçu lors des mandats précédents. Les listes indépendantes ont ainsi toutes les chances de creuser l’écart et de s’imposer comme force à part entière à l’APN.
Faut-il rappeler que le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), Mohamed Charfi, avait fait état récemment de 1 755 listes de partis politiques agréés et 2 898 listes d’indépendants désirant se porter candidat aux élections législatives du 12 juin 2021, soit un total de de 4 653 listes. L’Anie avait remis «7 655 809 formulaires de souscription de signatures individuelles pour les postulants. Pour les 58 wilayas, 1 739 listes de partis et 2 873 listes d’indépendants désirent se porter candidat, avec un total de 4 612 listes, tandis que 7 635 309 formulaires de souscription de signatures individuelles ont été remis», a-t-il fait savoir. Au niveau des circonscriptions électorales à l’étranger, «16 listes de partis et 25 listes d’indépendants ont fait part de leur volonté de se porter candidat, avec un total de 41 listes, tandis que 20 500 formulaires de souscription de signatures individuelles ont été remis», a-t-il encore détaillé.
Aomar Fekrache