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jeudi 28 mars 2024

Départ

Andrew Cuomo, le gouverneur démocrate de New York, devenu un héros national durant la crise sanitaire due au Covid-19, a finalement piteusement démissionné cette semaine. Après plusieurs mois passés à récuser ou à minimiser les accusations de harcèlement sexuel qui s’accumulaient à son égard, Cuomo a annoncé cette semaine qu’il quittait son poste. «Étant donné les circonstances, la meilleure manière de vous aider est de me retirer», a-t-il déclaré lors d’un discours télévisé, présentant ses «profondes excuses», tout en mettant en cause des attaques «politiquement motivées» à son endroit. C’est une plainte, déposée la semaine dernière par une assistante de l’équipe du gouverneur, qui a finalement précipité son départ avant la fin de son mandat, à la fin de 2022. Elle ouvrait la voie à de possibles poursuites judiciaires à l’encontre de Cuomo, 63 ans, au pouvoir depuis dix ans et l’un des gouverneurs les plus puissants des États-Unis. Le rapport de 168 pages de l’enquête menée par la procureure générale de l’État de New York, Letitia James, qui a été rendu public le 3 août, et est basé sur 179 témoignages dont celui de Cuomo, semblait avoir scellé son sort politique. Letitia James, démocrate elle aussi, concluait que Cuomo avait créé un «climat de peur» dans ses services et enfreint plusieurs lois fédérales et de l’État. «Le gouverneur a harcelé sexuellement un certain nombre d’employés actuels et anciens de l’État de New York en se livrant, entre autres, à des attouchements importuns et non consensuels, et en faisant de nombreux commentaires offensants de nature suggestive et sexuelle qui ont créé un environnement de travail hostile pour les femmes». Andrew Cuomo avait répété depuis la publication du document qu’il n’avait «jamais touché quelqu’un de manière inappropriée ou fait des avances sexuelles inappropriées», tout en reconnaissant que certains comportements avaient pu être mal interprétés ou mis mal à l’aise en raison de différences «générationnelles ou culturelles». Il a toutefois maintenu, mardi, lors de l’annonce de son départ, que «les accusations les plus graves ne reposent sur aucune base crédible dans le rapport. Et il y a une différence entre des allégations d’agissements inappropriés et le fait de conclure qu’il y a harcèlement sexuel». «Mais ça ne veut pas dire que onze femmes n’ont pas été offensées. Elles le sont. Et pour cela, je m’excuse profondément», a-t-il ajouté. La décision d’Andrew Cuomo a d’ailleurs été saluée par le président américain Joe Biden qui a dit «respecter» son choix, après avoir appelé à sa démission il y a une semaine. Réélu en 2014 et en 2018, il se présentait comme un démocrate «progressiste», ayant notamment légalisé le mariage gay, augmenté le salaire minimal à 15 dollars et allongé les congés parentaux. Depuis le début du mouvement #metoo, il s’était également érigé en défenseur des droits des femmes, passant notamment une série de lois protégeant contre le harcèlement sexuel, ce que n’a pas manqué de relever la presse américaine. Ainsi, la carrière politique de celui qui était considéré par un certain nombre de démocrates comme une personnalité capable de les représenter à la Maison-Blanche dans le futur, est stoppée nette. Peu de chance de le revoir en effet, tant les accusations qui pèsent sur lui sont aujourd’hui devenues impardonnable aux États-Unis grâce justement au mouvement #metoo qu’il avait promu.

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