Il semble bien loin aujourd’hui le temps où l’hypothèse d’une normalisation des relations avec la Corée du Nord était évoquée lors du mandat de Donald Trump. Désormais, le régime nord-coréen ne cesse de provoquer les pays occidentaux et surtout les États-Unis qu’il considère comme son ennemi n°1. Une réunion d’urgence a d’ailleurs été demandée aujurd’hui par les États-Unis. Ils exigent le rassemblement du Conseil de sécurité de l’ONU, aujourd’hui, pour évoquer la Corée du Nord, qui a procédé dimanche au tir de son plus puissant missile depuis 2017, a-t-on appris de sources diplomatiques. Cette réunion devrait se tenir à huis clos. «On espère que le Conseil sera en mesure de parler d’une seule voix » avec la publication d’une déclaration, a indiqué sous couvert de l’anonymat un diplomate. «On devrait au moins insister pour que le Conseil exhorte la Corée du Nord à respecter les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU» et «s’il n’en est pas capable, alors nous avons un problème», a-t-il ajouté. Les Nord-Coréens «font des progrès constants sur la balistique, améliorant la portée, la précision et la létalité de leurs missiles», a poursuivi ce diplomate. «Ils ont en leur possession plusieurs engins nucléaires, ont fait plus de 60 essais en laboratoire.» «À un moment, s’ils mixent les deux technologies», nucléaire et balistique, «ce qu’ils ne semblent pas avoir réussi jusqu’à présent, alors le niveau de menace sera intolérable», a jugé ce diplomate en rejetant l’idée d’un «conflit ou d’un dossier gelé». Dans un communiqué, le département d’État a indiqué que l’émissaire américain pour la Corée du Nord, Sung Kim, s’était entretenu ces derniers jours du dernier tir nord-coréen avec des responsables japonais et sud-coréen. Sung Kim « a condamné les tirs de missiles balistiques par la Corée du Nord qui violent les résolutions du Conseil de sécurité et déstabilisent la région », a précisé Ned Price, porte-parole de la diplomatie américaine. En rappelant que les États-Unis restaient prêts à des discussions diplomatiques avec la Corée du Nord, Sung Kim a assuré ses interlocuteurs de l’engagement américain à défendre la Corée du Sud et le Japon, a-t-il ajouté dans le communiqué. Pyongyang a confirmé lundi avoir lancé la veille son plus puissant missile depuis 2017, un missile balistique sol-sol à portée intermédiaire et longue Hwasong-12. Et alors que la Corée du Sud tente encore de renouer des relations avec le Nord, les États-Unis ont eux, semble-t-il totalement abandonné l’idée de normaliser leurs relations avec Pyongyang alors que Kim Jong-Un avait semblait séduit par la main tendue de Donald Trump en 2017. Reste à voir si le président nord-coréen, qui s’est montré récemment particulièrement provocant avec ses démonstrations de forces deviendra, à l’instar de son père, au début des années 2000 un nouveau «grand Satan» de Washington.