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jeudi 28 mars 2024

Démographie

Il est bien loin le temps où la Chine devait imposer sous peine de prison des restrictions de natalité, mettant au point la première loi au monde visant à contrôler le nombre des naissances. Destinée à éviter la surpopulation du pays, elle se manifeste essentiellement par la pénalisation des parents de plus d’un enfant, mais aussi par la réalisation d’avortements et de stérilisations par la force. Assouplie pour les familles paysannes dans les années 1980, elle introduit en 2013 une nouvelle exception pour les couples dont l’un des membres est lui-même un enfant unique, puis est remplacée en 2015 par une politique fixant le nombre maximal d’enfants à deux par famille. En 2021, l’assouplissement est porté à trois enfants par famille. Cette semaine, la Chine a annoncé de nouvelles mesures destinées à encourager les familles à avoir plus d’enfants, alors que son taux de natalité est au plus bas et que sa population devrait diminuer d’ici à 2025. Le pays le plus peuplé de la planète est confronté à une crise démographique, avec une population active vieillissante, une économie au ralenti et une croissance du nombre d’habitants la plus faible depuis des décennies. Et même si les autorités ont mis fin en 2016 à leur stricte politique de l’enfant unique, puis ont autorisé l’an dernier jusqu’à trois enfants par couple, les naissances n’ont cessé de baisser au cours des cinq dernières années. Hier, le ministère de la Santé a appelé le pouvoir central et les autorités locales à dépenser davantage dans la santé reproductive et à améliorer les services de garde d’enfants. Ces services sont largement insuffisants dans le pays. Les autorités locales doivent «mettre en place des mesures de soutien actif à la fertilité», via des subventions, des déductions fiscales et de meilleures assurances santé, ainsi que des aides dans l’éducation, le logement et l’emploi destinées aux familles, préconise le ministère. Les provinces doivent aussi s’assurer de disposer d’un nombre suffisant de garderies d’ici la fin de l’année, pour les enfants de deux à trois ans. Les villes chinoises les plus riches ont déjà mis en place des crédits immobiliers, des avantages fiscaux, des aides à l’enseignement et même des subventions pour encourager les femmes à avoir plus d’enfants. Les directives publiées hier semblent vouloir étendre cette politique à l’ensemble du territoire. Le taux de natalité en Chine a chuté l’an dernier à 7,52 naissances pour 1 000 habitants, au plus bas depuis le début de la série statistique en 1949, année de la fondation du Parti communiste chinois, selon le Bureau national des statistiques. Le coût plus élevé de la vie et une évolution culturelle en faveur de familles plus petites sont parmi les raisons citées pour cette baisse des naissances. Début août, les autorités sanitaires ont prévenu que la population chinoise reculerait d’ici à 2025. Avec une rapide diminution de sa population dans les décennies à venir, la Chine verra l’un des aspects les plus impressionnants de son image à l’internationale disparaître. Et à l’heure où les confrontations avec l’Occident et une partie de ses voisins asiatiques se font de plus en plus fréquentes, Pékin ne peut se permettre de donner l’image d’une nation dont la population refuse de se reproduire. Reste à voir quelles solutions le Parti communiste trouvera pour inverser rapidement la courbe déclinante de sa démographie et que l’Inde ne devrait pas tarder à lui prendre sa place de pays le plus peuplé.

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