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jeudi 1 juin 2023

Démocratie

Si l’abstention record qui a caractérisé le premier tour des élections régionales et départementales française a largement profité à la droite, dont les électeurs se sont mobilisés, les responsables de Les Républicains n’en restent pas moins très critiques vis-à-vis de l’exécutif qu’ils accusent d’avoir affaibli le pays. Pour le président du Sénat, Gérard Larcher, le chef de l’État «a une forme de responsabilité» dans l’abstention qui a touché la France à l’occasion du premier tour des élections de dimanche. Interrogé sur LCI à ce sujet, Gérard Larcher a expliqué son «sentiment d’inquiétude» face à cette vague abstentionniste. Selon lui, celle-ci est révélatrice d’«un pays en souffrance». Il estime d’ailleurs que «le président de la République a une forme de responsabilité dans cette démobilisation des citoyens lors des derniers scrutins». «À force d’avoir voulu fragmenter la gauche et la droite, au fond est-ce que le résultat n’est pas de fragmenter la démocratie aujourd’hui», a attaqué le président LR du Sénat. Selon lui, la «démocratie est fragilisée car il y a une crise profonde du résultat depuis trois mandats». Il ajoute que les électeurs ont «infligé une déroute à la majorité présidentielle, voire une humiliation dans les Hauts-de-France», évoquant les cinq ministres du gouvernement non qualifiés pour le second tour. D’après le président du Sénat, le «ni gauche ni droite» a participé à tuer «la représentation». «À quoi ça sert de voter puisqu’il n’y a plus de choix ? On était condamnés pour 2022 à n’avoir que l’alternative entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Il faut offrir aux Français une véritable alternative démocratique», argumente Gérard Larcher, qui plaide pour une troisième voie incarnée par son camp. Et de s’en prendre au Premier ministre, transfuge de la droite, d’avoir également participé à cette confusion. «Jean Castex a contribué aussi à ce qu’on ne distingue plus les choix», regrette-t-il. Et d’ajouter : «Nous avons besoin de clarification politique», se félicitant qu’au second tour des élections régionales et départementales, les listes de la droite et du centre n’aient «pas opéré de fusion» avec LREM et donc «de confusion». En attaquant le président, Larcher met en branle la campagne présidentielle de la droite alors même que le candidat Xavier Bertrand, qui s’est officiellement déclaré pour 2022 cela fait déjà plusieurs semaines, a récolté un score très élevé laissant entrevoir une adhésion à sa candidature non seulement pour les régionales mais également pour la course à l’Élysée. Reste à voir si les électeurs de droite confirmeront leur mobilisation dimanche prochain pour le second tour, indiquant de même qu’elle pourrait être leur mobilisation pour la présidentielle, bousculant peut-être le tant attendu duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

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