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jeudi 28 mars 2024

Démission

Au début de la crise sanitaire due au Covid-19 aux États-Unis, les critiques contre le président Trump se sont multipliées face à son approche du virus dont il a un temps tenté de minimiser l’impact. Durant le même temps, le gouverneur démocrate de New York, Andrew Cuomo, qui s’est distingué par sa gestion de la crise sanitaire et par son charisme,
s’était élevé au rang de figure nationale pendant la pandémie de Covid-19, beaucoup reconnaissant sa compétence et sa poigne pour gérer la situation lorsque New York et sa région avaient été l’épicentre de la crise sanitaire, au printemps 2020. Certains voyaient déjà ce fils de gouverneur, ex-ministre du gouvernement de Bill Clinton et ami de Joe Biden, briguer la Maison-Blanche. Mais un an plus tard, sa position avait été fragilisée par les premiers témoignages de harcèlement sexuel. Il avait aussi été mis en difficulté par des accusations d’avoir minimisé le bilan du Covid-19 dans les maisons de retraite de l’État. Cette semaine, Andrew Cuomo a été accablé par les conclusions d’une enquête indépendante l’accusant d’avoir harcelé sexuellement une dizaine de femmes, ce qu’il a aussitôt nié. Selon cette enquête, le responsable démocrate «a harcelé sexuellement plusieurs femmes et, ce faisant, a violé la loi fédérale et celle de l’État de New York», a affirmé la procureure de cet État, Letitia James, lors d’une conférence de presse. Le président américain Joe Biden a ainsi lui-même appelé le gouverneur démocrate à démissionner. «Baisers et étreintes non désirés», «commentaires inappropriés», «gestes déplacés», le rapport de 165 pages attribue une longue liste d’actes répréhensibles au gouverneur, accusé à plusieurs reprises d’avoir posé ses mains de manière indécente sur ses employées. Le gouverneur de 63 ans a réaffirmé qu’il rejetait les accusations. «Avant tout, je veux que vous sachiez, et que vous l’entendiez de ma bouche : je n’ai jamais touché quelqu’un de manière inappropriée ou fait des avances sexuelles inappropriées», a-t-il réagi, dans une déclaration filmée depuis son bureau. Ne s’exprimant pas sur une possible démission, il a ajouté qu’il répondait point par point aux accusations dans un document diffusé par ses équipes. Mais les appels à quitter son poste, dans son propre camp, n’ont pas tardé. «Il doit démissionner», a lancé le maire démocrate de New York, Bill de Blasio, dont les relations avec Andrew Cuomo sont notoirement houleuses. «Et s’il continue à résister et à attaquer les enquêteurs qui n’ont fait que leur travail, il doit être mis en accusation immédiatement en vue d’être destitué», a ajouté le maire de New York. Une procédure qui peut aboutir à la destitution a d’ores et déjà été ouverte au Parlement de l’État de New York. Ainsi, l’avenir politique doré qui avait été envisagé pour Cuomo semble aujourd’hui bien lointain. Il se voit intimé par tous de quitter ses fonctions après avoir subi l’humiliation et le rejet de ceux qui hier l’encensaient. Reste à voir combien de temps le gouverneur de New York tiendra le coup sous la pression générale. Peut-être veut-il attendre de ne plus être sous le feu des projecteurs pour se retirer silencieusement ou peut-être encore croit-il que s’il arrive à résister et à se maintenir à son poste, ses adversaires finiront par l’oublier, à passer à autre chose, lui laissant une chance de continuer sa carrière.

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