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jeudi 25 avril 2024

Défection

Lorsque l’on demandait il y a quelques mois à Éric Zemmour quel était l’intérêt de sa candidature qui ne faisait que diviser le camp national, il assurait que lui seul pouvait réussir l’union des droites entre le Rassemblement National et Les Républicains. Et si au moment du discours de Villepinte, le 5 décembre dernier, il avait encore peu de personnalités de poids à ses côtés, cela a depuis bien changé avec plusieurs notables LR et RN ayant décidé de quitter leurs partis pour rejoindre Reconquête !. C’est notamment le cas de l’une des figures de proue du RN, Gilbert Collard, qui a rejoint les rangs du parti fondé par Éric Zemmour. L’eurodéputé a confirmé son intention de quitter le Rassemblement National pour soutenir l’essayiste, candidat d’extrême droite, dans sa campagne pour l’Élysée. «Je n’ai rien à dire contre Marine Le Pen et contre le mouvement. Je m’en vais pour des raisons qui sont liées à ce que représente Éric Zemmour dans ce combat politique», a-t-il affirmé, assurant rejoindre l’ex-chroniqueur de CNews pour le «goût de la liberté». Selon lui, Marine Le Pen rejoindra elle aussi son rival d’extrême droite, crédité autour de 12 et 13 % d’intentions de vote. «Parce qu’il a pour lui une dynamique qui est le courage historique, le courage politique», a estimé l’élu européen, engagé auprès de Marine Le Pen depuis 2011. Pour Louis Aliot, vice-président du RN, Gilbert Collard doit démissionner de son mandat de député européen. «Ça fait trois ans que je m’attendais à ce que Gilbert Collard parte du RN. S’ils nous empêchent d’être au second tour, ils porteront à jamais la responsabilité d’avoir favorisé le système alors qu’on était en situation de gagner», a fait savoir le maire de Perpignan, «pas étonné», assurant qu’Éric Zemmour est le candidat de la «division». D’après l’élu, l’eurodéputé aurait «des convictions à géométrie variable», rappelant qu’il avait fait «du chantage» en menaçant de rejoindre Nicolas Dupont-Aignan s’il n’était pas sur la liste du RN aux européennes. Éric Zemmour s’est réjoui de ce ralliement, évoquant «une campagne d’amitié et de camaraderie». «Vous voyez, il y a Guillaume [Peltier], Jérôme [Rivière] et maintenant il y aura aussi Gilbert», avait déclaré dans la matinée sur BFM TV l’ancien journaliste. Ce dernier a assuré que l’eurodéputé désormais ex-RN était «un ami». «On s’échange des idées, des livres depuis très longtemps». L’eurodéputé n’est pas le premier à délaisser le camp frontiste pour rejoindre l’équipe d’Éric Zemmour, chahuté ces derniers temps lors de certains de ses déplacements. Déjà cette semaine, le Rassemblement National de Marine Le Pen et de Jordan Bardella a accusé le départ du cofondateur de Génération identitaire, Damien Rieu, et du chef des députés européens du parti, Jérôme Rivière. Et la saignée pourrait ne pas s’arrêter là. Selon les informations de BFMTV, deux autres eurodéputés étiquetés RN pourraient rejoindre le camp Zemmour très prochainement. Du côté du Rassemblement National, on préfère minimiser ces défections. «J’ai une vieille expérience des campagnes présidentielles. Que des gens se sentent plus proches d’un candidat plutôt que d’un autre, ce n’est pas critiquable […] Mais en politique aussi, on peut agir avec droiture. La technique du salami consistant chaque jour à annoncer un ralliement, je la connais par cœur», a ainsi déclaré la candidate Marine Le Pen auprès de la chaîne d’information. Reste à voir si sa propre nièce choisira de franchir le Rubicon, Marion Maréchal étant notablement proche d’Éric Zemmour et ayant depuis des années de vives dissensions avec sa tante. Une telle défection porterait un grand coup à Marine Le Pen alors que Marion Maréchal est appréciée par beaucoup d’électeurs RN.

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