Le poète et romancier Bernard Noël, auteur d’une œuvre foisonnante sur l’art et la politique, est mort à l’âge de 90 ans, a annoncé ce mardi 13 avril son éditeur, P.O.L.
«Les éditions P.O.L ont la très grande tristesse de faire part de la mort de Bernard Noël à 90 ans», a indiqué sur Twitter la maison d’édition, qu’il avait rejointe en 1988.
«Écrivain et poète engagé, romancier, historien, reporter, polémiste, sociologue, critique d’art, éditeur, il a publié vingt-cinq livres aux éditions P.O.L», a-t-elle rappelé.
Né en 1930 à Sainte-Geneviève-sur-Argence, dans l’Aveyron, élevé par ses grands-parents, il s’était lancé dans des études de journalisme à Paris, qui l’ont amené vers sa vraie vocation, la littérature.
Après des poèmes à faible diffusion, il a connu la notoriété grâce au scandale d’un roman érotique de 1969 qui lui vaut des poursuites pour outrage aux bonnes mœurs, «Le Château de Cène». Il expliquait s’être libéré avec ce livre, sous le pseudonyme d’Urbain d’Orlhac, du traumatisme de sa génération, la guerre d’Algérie.
Condamné en première instance en 1973, il bénéficiera d’une amnistie après l’arrivée à la présidence de Valéry Giscard d’Estaing. La dénonciation de la censure, de l’oppression et de la violence, ainsi que l’amour de la peinture, font ensuite partie des constantes de son œuvre. En 1988 par exemple, sa première pièce de théâtre, «La Reconstitution», évoquait une bavure policière, quand un CRS avait abattu un jeune homme à Paris en 1986.
L’Académie française a consacré l’ensemble de son œuvre poétique en 2016 avec son Grand Prix de poésie.
R. C.