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mercredi 31 mai 2023

Décès du mkadem Brahim Berrezoug: Le monde du diwan en deuil

Le monde de la musique diwane est en deuil depuis l’annonce du décès d’un des rares doyens de cette musique ancestrale, à savoir le mkadem Brahim Berrezoug. L’artiste est mort à l’hôpital Tourabi Boudjemaâ des suites du coronavirus, ont annoncé ses proches à Béchar. Le défunt avait consacré plus de 70 ans de sa vie pour le développement et la promotion de cet art.

Par Abla Selles

Ses participations aux différentes festivités ayant un lien avec la musique diwane était très éminentes et très remarquables.
Dans sa ville natale, Béchar, où 12 éditions du Festival national de musique diwan étaient organisées, Brahim Berrezoug était toujours disponible pour orienter les participants et retrouver les familles du diwan qui affluaient de toutes les régions du pays
Ammi Brahim, comme l’appelait ses fans et ses proches, avait accompagné de nombreuses troupes et de nombreux jeunes talents passionnés de la musique et de la danse diwan.
Brahim Berrezoug avait rejoint le monde d’art très jeune. A l’âge de 13 ans, il avait déjà commencé à chanter et créer la joie avec sa belle voix et ses danses. Avec le temps, il est devenu très demandé lors des festivités, des fêtes et il a animé des spectacles dans différentes régions du pays. Devenir un disciple du célèbre mqadem El Mejdoub de Mostaganem était un tournant important dans la carrière de Brahim Berrezoug qui a appris une certaine manière d’interpréter et d’ordonner les bradj du diwan. Le défunt avait côtoyé aussi de grands noms de la musique diwane, à savoir Mohamed El Hadi Hachani, Mohammed Bahaz. De chacun de ces artiste, Brahim Berrezoug avait apris des choses et avec le temps il est devenu une des références de la musique et du rituel diwan.
L’artiste a également dédié de nombreuses années de sa vie à former de jeunes talents. Dans le cadre du festival, il n’avait pas hésité à reconstituer à de nombreuses reprises avec sa troupe une partie du rituel du diwan, avec la musique, la waâda et le code vestimentaire et ce, pour les besoins de la recherche scientifique avec des experts du Centre national de recherches préhistorique, anthropologiques et historiques (Cnrpah) ou dans le cadre de la vulgarisation destinée aux médias. Il avait également accompagné sur scène l’ethnomusicologue américaine Tamara Turner pour présenter le produit d’un petit master class dans le cadre de son travail de recherche pour une thèse dédiée à cette expression musicale et chorégraphique ancestrale.
Pour l’une de ses dernières apparitions sur scène, Brahim Berrezoug avait animé un atelier de formation avec de très jeunes musiciens de la région qu’il avait accompagnés sur la scène du Festival national de musique diwane, avant de remettre son goumbri à un jeune disciple de 12 ans. Le décès du mkadem Brahim Berrezoug (statut le plus élevé dans la confrérie des adeptes du diwan) est une grande perte pour le genre diwan, étant donné que Ammi Brahim était une référence nationale en matière de connaissance des pratiques musicales, bradj (chants), en plus des danses et chorégraphies du diwan, ont indiqué des membres de groupes diwan à Béchar.
A.S.

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