Après une longue lutte contre la maladie, le grand chanteur chaabi de Annaba, Brahim Bey, s’est éteint samedi à son domicile familial, à l’âge de 73 ans.
Par Adéla S.
Le défunt, surnommé par les Bônois «cheikh El Madina», avait une place particulière sur la scène artistique locale et constituait une icône de la chanson chaâbi qu’il avait découvert et appréciée alors qu’il n’avait pas 15 ans. Enfant du quartier El Mahafer de la ville de Annaba, Brahim Bey a grandi dans une famille d’artistes, adeptes du Malouf et du Chaâbi, et dont l’un des premiers maîtres n’était autre que son frère aîné, Hocine Bey, également chanteur de chaâbi.
Réputé pour sa modestie, mais aussi pour l’amour qu’il porte au chaâbi, ce personnage emblématique de la ville de Annaba a toujours été humble. Durant sa carrière, il enregistra de nombreuses cassettes et des CD-Rom dont ceux d’«El Madi», «Sidi Rassek Lanjal», «Heraz» et tant d’autres. A Annaba, il était très sollicité pour animer les fêtes familiales et mariages. D’ailleurs, le maître du chaabi, cheikh Amar Ezzahi, refusait d’animer des fêtes à Annaba et disait que cette ville a son Amar Ezzahi en la personne de Brahim Bey. Sa carrière fut riche et sa renommée dans le domaine du chaâbi a dépassé les frontières de la ville de Annaba réputée pour le malouf. A Alger, il a animé plusieurs fêtes et mariages et y comptait beaucoup d’amis dont Didine Kharoum, Aziouz Raïs, Amar Zahi et autres.
Le défunt Brahim Bey a sorti quatre albums durant les années 1980, comprenant plusieurs chansons du style musical chaâbi, dont «El Goumri» et «Ya m’rid rabi yechfik». Cet artiste à la voix distinguée, à la personnalité modeste et au parcours artistique généreux, a été particulièrement influencé par les cheikhs de la chanson chaâbi, Boudjemaâ El-Ankis et El Hachemi Guerouabi. Le défunt Brahim Bey compte à son actif plus de 40 chansons chaâbi, interprétées lors de nombreuses manifestations artistiques locales, régionales et nationales.
Il composa aussi plusieurs chansons reprises par des amateurs dont on citera «Ya mrid Allah ychafik», «Hamret lalouane» en hommage à l’équipe de l’USM Annaba. L’artiste a été inhumé samedi, après la prière d’El Asr, au cimetière Bouhdid de la ville d’Annaba.
A. S.