La culture en Algérie est en deuil depuis le décès de la grande artiste Naima Ababsa ce dimanche, suite à une longue maladie. Cette musicienne et chanteuse andalouse et de la variété algérienne nous a quittés, laissant derrière elle une discographie de plusieurs albums, notamment «Mazalni ala didani» (2001) et «Ya khti» (2010).
Par Adéla S.
Sur les réseaux sociaux, les artistes et fans n’ont pas cessé d’envoyer des messages de condoléances tout en rappelant que la défunte «était une femme au grand cœur, généreuse, modeste et patiente».
Après avoir appris cette douloureuse nouvelle, l’interprète de musique andalouse Lila Borsali a écrit sur sa page Facebook : «Une grande perte pour la famille artistique, Naïma Ababsa nous quitte pour un monde meilleur, Allah Yerhmha». «C’est tellement triste de perdre une grande artiste, un bon cœur, une source de tendresse et de bonheur comme Naima Ababsa», avait écrit l’artiste Abbes Righi. La chanteuse Karima Saghira a écrit sur son compte Instagram : «Une femme qui a un grand cœur nous quitte». Très attristée par cette nouvelle, l’artiste Rym Hakiki a déclaré que «la défunte était une femme très affectueuse, une maman et amie au grand cœur. C’est une perte pour nous tous et pas seulement pour sa petite famille. C’est une grande perte pour la culture algérienne».
Ses fans ont été également très nombreux à poster des messages de condoléances et de soutien à la famille de la défunte. «18 avril 2021 avec une grande tristesse on apprend la nouvelle du décès de notre sœur artiste algérienne Naima Ababsa. Je présente mes condoléances à la famille Ababsa, un grand courage pour ses frères et sœurs et à la famille artistique. Naïma a beaucoup donné pour la culture algérienne», «Une grande dame nous quitte», «On a reçu la nouvelle avec une grande tristesse», ont écrit ses fans sur les réseaux sociaux.
Issue d’une famille d’artistes, Naima Ababsa a marqué la scène artistique algérienne par ses prestations remarquables en participant à plusieurs manifestations culturelles dédiées à la musique en Algérie et à l’étrangers, à l’instar des festivals arabe de Djemila à Sétif et Orientalys de Montréal, ainsi que plusieurs concerts comme celui de Bercy à Paris.
Chanteuse et instrumentiste de renom, Naïma Ababsa excellait au piano et dans l’interprétation de chansons de son répertoire ainsi que d’autres issues de la variété algérienne dans ses différents registres qu’elle reprenait après les avoir enrichies et qu’elle se réservait d’interpréter particulièrement lors des fêtes familiales et autres cérémonies.
Forgeant son immense succès à force de concerts et de tournées, la défunte était plus attirée par la scène que par les enregistrements de ses chansons dans les studios, favorisant ainsi le contact avec le public qui l’avait vite adoptée pour son savoir-faire et son métier d’artiste. Naima est aussi un précieux héritage de son père, Abdelhamid Ababsa (1918-1998), icône de la chanson populaire et bédouine, qui a marqué la musique algérienne pendant près de 40 ans et qui, avec sa femme, également chanteuse dans un orchestre populaire, ont fondé une famille d’artistes avec Fella sa sœur, devenue star internationale de la chanson, ses frères musiciens, Nadjib notamment, ou encore sa nièce Shérin qui a intégré son orchestre.
«Ha Chaoui», «Li Bghak Bghih», «Ya Dzair», «Mazalni ala didani» ou encore «Ya khti» et 18 chansons d’un album de variétés, sorti en 2017, conçu dans les genres naïli, assimi, tergui, sahraoui et bédoui, dont «Hizia», célèbre chanson héritée de son père, sont quelques-uns des titres entonnés par la voix suave, présente et étoffée de la défunte, inscrits dans le grand répertoire de la chanson algérienne.
A. S.