La question que tous les observateurs politiques se posent au sujet de la présidentielle américaine est de savoir si la contamination de Donald Trump au Covid-19 lui sera finalement favorable ou non. Car si au départ la nouvelle de sa positivité au nouveau coronavirus a tout de suite suscité la moquerie de ses adversaires et de la presse américaine, qui a rappelé que le président candidat à sa réélection avait à de nombreuse reprises mis en question, au tout début de la crise sanitaire, la gravité de cette maladie. Mais après quelques jours, la posture triomphale du dirigeant républicain, qui assure se sentir très bien et avoir déjà plus ou moins vaincu la maladie, lui confère une certaine aura dont il a bien besoin dans la course à la Maison-Blanche dans laquelle il continue
d’être bien derrière Joe Biden. Et il semblerait aujourd’hui que la confrontation chaotique du 29 septembre dernier, lors du premier débat présidentiel, sera peut-être la seule entre les deux candidats. Le deuxième débat entre Donald Trump et l’ex-vice-président de Barack Obama pour la présidentielle, initialement prévu jeudi prochain, a été annulé par la commission indépendante chargée de les organiser, a-t-elle déclaré hier. Après l’annonce de l’infection au Covid-19 du président américain, la commission avait, pour des raisons sanitaires, transformé ce débat, qui devait se tenir à Miami, en rencontre virtuelle. Une formule catégoriquement refusée par Donald Trump. «Il est désormais évident qu’il n’y aura pas de débat le 15 octobre», a écrit la commission dans un communiqué, disant désormais «concentrer son attention sur les préparatifs pour le dernier débat présidentiel prévu le 22 octobre à Nashville», dans le Tennessee. Lors du débat annulé, des électeurs devaient cette fois poser des questions aux candidats. Donald Trump «n’a évidemment pas le courage de répondre de son bilan aux électeurs en même temps que Joe Biden», a réagi un porte-parole du candidat démocrate, Andrew Bates. «Il est honteux que Donald Trump ait esquivé le seul débat lors duquel les électeurs pouvaient poser des questions, mais ce n’est pas une surprise», a-t-il ajouté. Après l’annonce de sa tenue sous forme virtuelle, l’équipe de Donald Trump avait, elle, accusé les organisateurs de vouloir éviter à Joe Biden une confrontation directe avec le républicain. Elle a réclamé que le débat du 15 octobre soit repoussé lors d’une ultime rencontre le 29 octobre, soit à cinq jours seulement du scrutin, ce que
l’équipe de Joe Biden a refusé. Les deux hommes se sont déjà affrontés durant près d’une heure et demie lors d’un premier débat chaotique, lors duquel ils n’avaient cessé de se couper la parole, le 29 septembre dernier à Cleveland, dans l’Ohio. Un débat dont la médiocrité avait mis d’accord tous les observateurs quelles que soient leurs orientations politiques. Reste que l’élection américaine pour la présidence se tiendra dans moins d’un mois et que le Président Trump reste derrière dans les sondages. Et à la différence de 2016 où il avait réussi à prendre dans les enquêtes d’opinions l’avantage sur Hillary Clinton, la candidate démocrate ultra-favorite, Trump n’est jamais arrivé en tête dans aucun sondage pour cette présidentielle et se situe toujours plusieurs points derrière Joe Biden, qui pourrait ainsi bel et bien le 3 novembre prochain remporter la Maison-Blanche.