L’érosion du pouvoir d’achat des citoyens et la flambée des prix des produits alimentaires étaient au centre des interventions des députés. S’exprimant lors du débat du Plan d’action du gouvernement, des représentants du peuple étaient nombreux a appeler le gouvernement à trouver des solutions pour améliorer les conditions de vie de nombreuses familles algériennes. Ils ont notamment pointé du doigt les causes de cette situation et mis en garde contre les risques encourus si elle perdure.
Par Massi Salami
Ainsi, le député Safa Hicham du RND a affirmé que la baisse du pouvoir d’achat des citoyens était due à la politique de «pillage des richesses et aux faux programmes de développement», en sus de «l’octroi d’aides aux non méritants en l’absence de contrôle», préconisant d’améliorer le pouvoir d’achat du simple citoyen et d’octroyer l’aide aux plus méritants en vue de réaliser la justice sociale.
La députée Lamia Zebouchi, du même parti politique, a affirmé, de son côté, que les citoyens attendaient de l’Etat de leur assurer une vie décente dans le respect de leur dignité, soulignant l’importance d’améliorer le pouvoir d’achat du citoyen et de lui accorder la chance de recrutement dans tous les secteurs, outre l’accès aux soins, au logement, etc.
Le député du Mouvement El Bina, Abdelkader Berriche, a estimé, quant à lui, que la réforme des mécanismes de contrôle des marchés est le seul moyen de mettre un terme à la flambée des prix qui menace la sécurité sociétale, appelant à faire prévaloir l’intérêt du citoyen et à renforcer son pouvoir d’achat pour lui garantir une vie digne.
Le député Hadj Laroussi Karim du parti El Karama a affirmé que le citoyen constitue le centre des préoccupations de l’Etat et le rétablissement de sa confiance en les responsables n’est possible que par l’amélioration de son pouvoir d’achat et l’élaboration de textes réglementaires clairs pour étendre l’Etat de droit et mettre un terme à la bureaucratie administrative. D’autres représentants du peuple ont mis en avant l’impératif de mettre sur pied «un plan d’urgence» pour éradiquer la pauvreté, comme ils ont soulevé bien d’autres points en mesure d’améliorer les conditions de vie et développer certaines régions reculées du pays. Ainsi, le député indépendant Ibrahim Fakhour a salué la décision de développer les wilayas du Sud dans le cadre de la nouvelle loi relative à l’organisation territoriale du pays, comme il a appelé à la réactivation du Fonds spécial de développement des régions du Sud, «gelé depuis plusieurs années».
Le député Mohamed Mansouri, du même groupe parlementaire, a évoqué un plan «ambitieux» qui jette les bases permettant d’édifier la nouvelle Algérie à laquelle aspirent les citoyens, construire une économie forte et sortir de la dépendance aux hydrocarbures. Il a toutefois déploré l’absence de vision claire et de délais de mise en œuvre précis. «Il est nécessaire de concrétiser le PAG pour réaliser le développement inclusif, notamment dans le Grand Sud, et diversifier l’économie nationale», a-t-il dit.
Le député a cité les wilayas frontalières qui constituent la porte d’accès aux marchés africains, soulignant que de nombreux obstacles entravaient l’accès à ces marchés. «Comment voulez-vous accéder aux marchés africains alors que la route nationale reliant Tamanrasset à Aïn Guezzam n’est pas goudronnée et que celle reliant M’sila à Tin Zaouatine n’a pas encore été achevée ?», s’est-il interrogé. Le député Mohamed Ourni (Indépendants) a, quant à lui, soulevé les problèmes dont pâtissent les zones d’ombre, notamment l’absence de routes, d’éclairage public et la pénurie d’eau.
M. S.