14.9 C
Alger
jeudi 23 mars 2023

Débat

Attendu avec plus ou moins d’impatience le rendez-vous du grand débat d’entre-deux tours entre les deux candidats à la présidentielle s’est passé sans accros. Pas de gaffe monumentale ou de sortie mémorable pour les deux prétendants à la fonction suprême mais plutôt un léger sentiment diffus d’ennui émanait du débat qui s’est tenu mercredi soir. Les finalistes à la présidentielle, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, ont eu néanmoins parfois de vifs échanges en s’affrontant sur la Russie, l’économie, les prix de l’énergie ou encore l’Europe. Interrogé sur l’Ukraine, le candidat Macron, très offensif, a accusé sa rivale de « dépendre du pouvoir russe » et « de monsieur Poutine » pour avoir « contracté un prêt auprès d’une banque russe ». « Vous parlez à votre banquier quand vous parlez de la Russie, c’est ça le problème, Madame Le Pen », a déclaré le président-candidat. Marine Le Pen lui a rétorqué être « patriote […], une femme absolument et totalement libre ». Elle a accusé Emmanuel Macron d’avoir « une posture pas digne », jugeant son attaque « assez malhonnête ». Le président-candidat a ensuite multiplié les attaques sur tous les sujets contre sa rivale : « C’est pas Gérard Majax ce soir, Madame Le Pen », « vous n’expliquez jamais comment vous financez vos projets, vous n’êtes pas honnête avec les gens », « le projet que vous portez est un projet de rétrécissement » : le président-candidat a multiplié les attaques sur tous les sujets. Le chef de l’État s’est également montré à l’offensive sur la question de l’Europe. « Votre projet consiste à sortir de l’UE. Vous mentez sur la marchandise. L’Europe est une copropriété, on ne peut pas décider seul de ripoliner la façade », a-t-il accusé. Marine Le Pen venait de dire qu’elle souhaitait « rester dans l’Union européenne », mais « profondément la modifier pour faire émerger une alliance européenne des nations ». Abordant en premier la thématique du pouvoir d’achat, préoccupation n° 1 des français, selon les sondages, les deux adversaires se sont accrochés sur leurs propositions respectives d’incitations à augmenter les salaires et les primes, chacun accusant l’autre de faire croire que les hausses seront « automatiques ». « Vous n’allez pas faire les salaires, Madame Le Pen. » « Tout comme vous n’allez pas faire les primes, Monsieur Macron », se sont répondu les deux candidats qui se font face pour la première fois depuis leur duel télévisé en 2017. La cheffe de file du Rassemblement national a défendu sa proposition de geler « les cotisations patronales » en cas d’augmentation de « 10 % des salaires jusqu’à 3 fois le smic ». Le débat a commencé par des déclarations liminaires des candidats, Mme Le Pen déclarant que « le plus grand atout de la France, c’est son peuple ». Se disant « porte-parole des français », elle a déploré les voir depuis cinq ans « souffrir, s’inquiéter d’un déclassement et d’une précarité qui reste généralisée ». Pour sa part, le président sortant a insisté sur cette période « de crises sans précédent », citant la pandémie de Covid-19 et la guerre sur le sol européen en Ukraine, disant vouloir « rendre notre pays plus indépendant et plus fort par son économie, par le travail, par la recherche, l’innovation, par sa culture ». Marine Le Pen qui s’est selon ces proches préparé pendant cinq ans pour ce débat a été plutôt médiocre avec en face un président sortant arrogant et méprisant. Par ailleurs, si ce débat d’entre-deux-tours est toujours attendu cela ne signifie pas qu’il a un impact sur l’issu du scrutin, la plupart des électeurs, ayant selon les sondages, déjà leur candidat en tête. Reste surtout à voir si comme 2002 et 2017 le « front républicain » sera observé ou si cette fois-ci Marine Le Pen a une véritable chance de remporter l’élection face à un Emmanuel Macron qui a infligé cinq années particulièrement douloureuses à ses concitoyens.

Article récent

--Pub--spot_img

Articles de la catégorie

- Advertisement -spot_img