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vendredi 29 mars 2024

Débat

Chez les socialistes la messe est aujourd’hui, presque dite, et la nomination d’Anne Hidalgo comme candidate officielle pour la présidentielle de 2022 ne semble plus être désromais qu’une formalité. Pourtant, tous ne se montrent pas aussi enthousiastes à l’idée d’une candidature de la maire de Paris. Parmi ceux-là l’ex-ministre de l’Agriculture de François Hollande Stéphane Le Fol, qui pense lui, avoir tout autant d’aptitudes que l’édile parisienne. Mais Hidalgo a un atout de taille dans sa manche, le Premier secrétaire du PS qui lui est totalement acquis. Le premier secrétaire tout juste réélu a en effet servi sur un plateau le PS à la maire de Paris : le parti validera sans doute la candidature de l’édile de la capitale à l’Élysée avec une absence de débat public entre candidats potentiels et surtout une primaire au format minimal, réduite aux seuls militants. Olivier Faure, poussé par Anne Hidalgo, a voulu limiter le nombre de votants. L’hypothèse d’une primaire très large, ouverte à tous les électeurs, a été vite enterrée. Le congrès a entériné une réforme des statuts décidée quelques jours avant : seuls les militants voteront. Une petite victoire pour les opposants d’Olivier Faure, qui lui ont tordu le bras pour organiser au moins ce vote militant. « On ne vote plus pour rien dans ce parti, on se croirait chez Macron !» peste Philippe Doucet, ex-maire d’Argenteuil. À Villeurbanne, ou se tenait cette année le congrès du PS, il fallait régler un dernier point : la tenue, ou non, d’un débat public entre les candidats socialistes à l’Élysée. « S’il n’y a pas de débat, nous ne serons que des faire-valoir», pestait le samedi matin Jean-Christophe Cambadélis un autre prétendant à la présidentielle. Anne Hidalgo était sur une ligne inverse. Pas question de s’abîmer dans un duel, d’autant que ses contradicteurs ont du talent. «Ils ont peur que Stéphane la dégomme !» explique un ténor du PS. À Villeurbanne, Olivier Faure a défendu le même argument, de façon plus diplomatique : «Je n’ai pas peur du débat, mais je souhaite un débat maîtrisé. Je ne suis pas pour qu’on organise une confrontation hypermédiatisée qui ne servira à rien, sinon à donner le sentiment qu’on se divise. Stéphane Le Foll et Jean-Christophe Cambadélis savent très bien qu’ils ne seront pas désignés. Ils veulent jouer placé». Entamée la veille du congrès, la négociation s’est déroulée tout le samedi entre les représentants de chaque camp. Anne Hidalgo a suivi les discussions de très près, restant en contact téléphonique avec son négociateur principal, le sénateur David Assouline. La maire de Paris est restée inflexible. Elle a gagné. Elle n’aura pas à se frotter à ses contradicteurs, ce qui fait un peu râler dans les rangs socialistes. Il y aura simplement un « temps d’échange» avec les militants, sans doute à distance. Comme il l’avait annoncé en cas d’absence de débat, «Camba» a retiré samedi en fin d’après-midi sa candidature. En revanche, Stéphane Le Foll, qui vient de publier un livre-programme, persiste. Il maintient la sienne. L’ex-ministre de l’Agriculture souhaite toujours un débat public, ce qu’il n’obtiendra sans doute pas. Le vote aura lieu le 14 octobre, en un seul tour. Ainsi, si Hidalgo obtient sa nomination, et tout indique aujourd’hui que ce sera le cas, la candidate devra trouver un moyen de communiquer, avec, non pas seulement les sympathisants socialistes des grandes métropoles, mais surtout avec la France périphérique et la ruralité et ceux qui aujourd’hui ne partagent pas sa vision de la France. Reste à voir si elle sera capable de cela ainsi que de motiver les électeurs de gauche à se mobiliser pour elle, car dans le cas contraire sa candidature risque d’être vouée à l’échec, renvoyant, une fois encore, les socialistes sur la touche.

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