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vendredi 19 avril 2024

De nouveau la peur de l’effondrement

Deux banques en particulier sont pour le moment étroitement surveillées par les autorités financières américaines et européennes, qui sont sur le-qui-vive depuis les faillites des deux banques américaines, la californienne Silicon Valley Bank et la newyorkaise Signature Bank, mais qui dans le même temps n’arrêtent pas de dire que la situation est parfaitement sous contrôle, qu’il n’y a pas d’inquiétude à se faire. L’une d’elle n’est autre que le Crédit suisse, une des plus importantes banques au monde, la deuxième dans son pays, la Suisse. L’autre est la californienne First Republic, un établissement comparable à SVB, tant par le volume de ses actifs que par son terrain d’action. Les autorités américaines n’ont cherché à sauver ni SVB ni Signature Bank, deux banques régionales, comme elles ont tenu à préciser, mais elles font tout leur possible maintenant pour empêcher la faillite de First Republic, elle-même pourtant régionale et spécialisée dans une certaine clientèle. La banque centrale suisse, elle par contre, est vite allée à la rescousse du Crédit suisse, en lui faisant un prêt de 50 milliards de francs suisses, ce qui a eu pour effet immédiat de redresser le cours de son action, tombée auparavant à son plus bas historique. Il en faut pourtant que la banque soit déjà tirée d’affaire. La chute a été stoppée, il y a même eu une certaine remontée, mais il n’est pas encore certain que la banque soit en mesure de reprendre pied sur la terre ferme. Cela dépendra essentiellement de ses clients, ou plus exactement de la confiance qu’ils entretiennent encore ou non en elle. Or il est déjà question d’une rechute de l’action de la banque, encore que ce ne soit pas dans les mêmes proportions que les gains précédemment enregistrés. Pour ce qui est de First Republic, au chevet de laquelle se sont réunies une douzaine de grandes banques américaines, qui y ont injecté 30 milliards de dollars, bien sûr sur instigation de la Fed et du secrétariat au trésor, il semble que son action n’a interrompu sa dégringolade que pendant quelques heures, ayant repris hors Bourse, lors des cotations suivant la fermeture de la Bourse. Dans ce cas aussi, les prochaines heures nous apprendront davantage sur ce que l’avenir lui réserve. Si son action se remet à baisser, alors cela voudra dire qu’elle est condamnée à connaître le même sort que SVB et Signature Bank, deux banques à sa ressemblance qui elles cependant n’ont bénéficié d’aucun renflouement. On ne peut en dire autant du Crédit suisse, quand bien même son action s’affaisserait de nouveau, car il s’agit là d’une banque trop importante pour faire faillite. En effet, si elle tombait, ce n’est pas seulement le système bancaire suisse qui la suivrait dans sa chute, mais probablement aussi les systèmes bancaires européen et américain. Ce qui a causé la faillite de SVB, c’est la ruée de ses clients sur ses guichets après qu’ils ont perdu confiance en elle. Idem pour Signature Bank. Aucune banque, aussi grande qu’elle puisse être, ne peut résister à la ruée de ses clients venus en foule récupérer leur argent de peur de le perdre s’ils remettent à plus tard cette démarche. Cela vaut aussi pour une banque d’importance systémique comme le Crédit suisse. Sans doute ce scénario catastrophe est-il plus vraisemblable s’agissant de First Republic que du Crédit suisse, mais dans une conjoncture aussi incertaine que celle d’aujourd’hui, il ne faut jurer de rien.

 

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