A peine l’année scolaire entamée que les enseignants proposent déjà aux parent ainsi qu’aux élèves de commencer les cours particuliers. En effet, ces dernières années, cette pratique est devenue un commerce juteux, bien exploité par des affairistes de tous bords, et ce, en contradiction flagrante avec les principes sacrés de la démocratisation de l’enseignement en Algérie.
Par Thinhinene Khouchi
Depuis la rentrée scolaire on ne parle que de cela et un peu partout on retrouve des affiches où des enseignants proposent de donner des cours particuliers à des élèves de primaire, CEM, lycée. En effet, deux semaines seulement après la rentrée des classes 2021-2022, les parents se demandent déjà chez qui leur enfant prendra ses cours particuliers. Devant les établissements scolaires, certains parents s’échangent les adresses des meilleurs enseignants qui dispensent ces cours afin de réserver au plus vite une place pour leurs enfants. Malheureusement, ce qui était une exception il y a dix ans, est devenu aujourd’hui une tendance et une règle afin de corriger et combler les lacunes de certains élèves. En effet, face à la chute du niveau de l’enseignement en Algérie ces dernières années, ce phénomène a pris de l’ampleur. Depuis, il est entré dans les mœurs et les parents d’élèves, quelle que soit leur appartenance sociale, y ont recours comme s’il s’agissait de la seule et unique planche de salut pour leurs enfants en proie à la médiocrité scolaire. Ainsi, avec de plus en plus de parents désireux de payer en faveur de ce qu’ils considèrent comme la clé de la réussite future de leurs enfants et avec des professeurs qui cherchent à trouver un moyen d’arrondir leurs fins de mois, le phénomène des cours particuliers en Algérie a très vite dégénéré. Pour de nombreux observateurs, les enseignants particuliers comblent les insuffisances du système éducatif national. Pour d’autres, il s’agit là d’une forme de racket que des enseignants en quête de gain exercent sur leurs élèves. En réalité, force est de constater que les enseignants trouvent largement leur compte dans cette tendance aux cours particuliers. Dans les écoles, des enseignants n’hésitent pas à inciter, dès les premiers jours de la rentrée scolaire, leurs élèves à s’inscrire à des cours supplémentaires qu’ils dispensent à leur domicile. Ils font miroiter aux parents un enseignement individuel que l’enfant ne peut pas obtenir à
l’école. Convaincus qu’il offrira à leurs enfants une meilleure chance de réussite, ces parents mettent souvent le paquet. Il faut savoir que ces cours se déroulent souvent dans des appartements, des caves, des garages ou sur des terrasses d’immeubles et autres réduits, avec le consentement des parents, lesquels sont gagnés par une angoisse entretenue par un système de notes, de classement, d’examens ou encore de menaces de redoublement ou d’exclusion. Enfin, dans quelques jours, comme chaque année, des groupes de 20 à 40 élèves, candidats aux examens de fin d’année ou autres, seront regroupés dans des garages quatre fois par mois, pour une durée de deux heures par semaine et un tarif mensuel de 2 000 à 3 500 DA, tous paliers confondus, primaire, moyen et secondaire.
T. K.